LES CAS (ptwsiv)
Définition
Le cas d'un mot indique sa fonction, c'est-à-dire
sa relation avec les autres mots de la phrase.
IMPORTANT: Contrairement au français, en grec,
ce n'est pas l'ordre des mots qui détermine son cas, c'est sa déclinaison.
Le sujet précède le verbe à moins de vouloir mettre
l'emphase sur un mot précis en le plaçant au début
ou à la fin de la phrase.
Ex. o logov hn prov ton yeon kai yeov
hn o logov Jn.1:1
la parole était auprès
de Dieu et Dieu était la parole
normale : sujet-verbe-attribut ou complément :
o
logov hn prov ton yeon
emphatique : attribut ou complément-verbe-sujet
: yeov hn o logov
On retrouve aussi des solécismes en ce qui concerne
l'utilisation des cas, surtout dans l'Apocalypse.
Ex. ecousa pothrion... gemon bdelugmatwn
kai ta akayarta thv porneiav authv
ayant une coupe...remplie d'abominations
et des impuretés de sa prostitution Ap.17:4
ta akayarta aurait du être
au génitif (twn akayartwn) comme bdelugmatwn
avec qui il est lié par la conjonction kai.
Certaines langues comme le russe ont gardé les
8 cas de l'indo-européen, le grec biblique les a ramené
à 5 formes:
1. NOMINATIF
2. VOCATIF
3. ACCUSATIF
4. A) GÉNITIF B)
ABLATIF
5. A) DATIF-ATTRIBUTIF B) LOCATIF
C) INSTRUMENTAL
Le grec moderne les a encore réduits à 3,
le nominatif, l'accusatif (qui a pris sur lui le datif) et le génitif-ablatif.
En français ces 8 cas ont tous la même forme.
1.NOMINATIF: (onomatikh)
a) sujet du verbe
Ex. Meta tauta aphlyen o Ihsouv
peran thv yalasshv thv Galilaiav Jn.6:1
Après cela, Jésus
s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée
Indique celui qui fait l'action.
b) attribut du sujet
Ex. yeov hn o logov
Jn.1:1
la Parole était Dieu
Indique une qualité du sujet.
c) apposition du sujet
Ex. Paulov doulov Cristou
Ihsou Ro.1:1
Paul, esclave du Christ
Jésus
Indique une information complémentaire du sujet.
d) le sujet est le verbe
Ex. en panti ylibomenoi
2Co.4:8
en tout nous sommes affligés
e) Absolu
Ex. O nikwn poihsw auton stulon
Ap.3:12
Le vainqueur, je ferai
de lui un pilier
Le nominatif: O nikwn est détaché
(absolu) de la phrase il ne s'accorde pas avec l'accusatif: auton.
Ceci est produit par la pensée de l'écrivain prenant une
direction différente du début de la phrase. On appelle cela
un anacolouthe (sans liaison).
Le nominatif tout comme le vocatif ne peuvent être
accompagnés par des prépositions.
2.VOCATIF (klhtikh)
Ex. legei autw: kurie, oute
antlhma eceiv Jn.4:11
Elle lui dit: Monsieur, vous
n'avez pas de puisette.
De plus en plus le vocatif perd sa déclinaison
particulière et s'écrit comme le nominatif, si bien que dans
le grec moderne cette déclinaison n'existe plus. Déjà
dans le N.T., le nominatif remplace une soixantaine de fois le vocatif.
Ex. caire, basileu twn Ioudaiwn
Mt.27:29 (forme vocative)
Salut, roi des
juifs!
Ex. caire, o basileuv twn Ioudaiwn
Jn.19:3 (forme nominative)
Salut, O roi des
juifs!
Ex. dia touto ecrisen se, o yeov,
o yeov sou Hé.1:9 (forme vocative de yeov
: yee)
C'est pourquoi, O Dieu,
ton Dieu t'a oint
Si l'auteur avait employé la forme vocative, il
n'y aurait pas eu d'ambigüité possible (l'auteur désigne-t-il
le Seigneur Jésus ou Dieu le Père?) sur la personne concernée
par le premier yeov dans ce verset.
3. L'ACCUSATIF (aitiatikh)
a) C'est le cas normal après les verbes transitifs,
en français on l'appelle le complément d'objet direct.
Ex. eiden allouv duo adelfouv
Mt.4:21
Il vit deux autres frères
Il répond à la question: QUOI? Le sujet
voit quoi? Réponse: deux autres frères
b) cognitif: quand le verbe et son objet ont la même
racine
Ex. ean tiv idh ton adelfon
autou amartanonta amartian 1Jn.5:16
si quelqu'un voit son
frère péchant un péché
A remarquer le pléonasme, forme fréquente
en hébreu et que les écrivains du N.T. ont transcrit en grec.
Ils s'en servaient pour renforcir le verbe, pour mettre l'emphase. Cette
forme se rend mal en français où on traduit plutôt
par: commetant un péché.
Parfois le verbe et son objet n'ont pas la même
racine mais l'idée reste la même. On procède alors
par analogie.
Ex. mh foboumenai mhdemian
ptohsin
1Pi.3:6
ne craignant aucune
frayeur
c) Plusieurs verbes prennent deux accusatifs.
Ex. ouketi umav legw doulouv
Jn.15:5
Je ne vous appelle
plus esclave
d) Adverbial; modifie le verbe au lieu d'être son
objet.
1) Mesurer le temps, sa durée alors que le génitif
exprime plutôt une portion de temps et que le datif exprime la date,
c'est-à-dire à quel moment une action se fait.
Ex. tosauta eth douleuw soi
Lu.15:29
Depuis tant d'années
je te sers
2) Mesurer la distance.
Ex. kai proelywn mikron
epesen Mt.26:39
et ayant avancé
un
peu il tomba
3) Mesurer le nombre.
Ex. anepesan oun oi andrev ton
ariymon wv pentakiscilioi Jn.6:10
Alors les hommes s'installèrent
au
nombre d'environ 5000.
4) Le "sujet" d'un verbe à l'infinitif se met à
l'accusatif.
Ex. dia to egguv einai Ierousalem
auton
Lu.19:11
parce qu'il était
proche de Jérusalem
d) Le participe verbal accusatif absolu (très rare).
Absolu vient du latin absolutus: détaché.
On l'appelle ainsi parce qu'il est détaché du restant de
la phrase n'étant ni le sujet ni le complément du verbe principal.
Cf. 1Co.16:6, Ac.19:36.
Ex. oligon arti ei deon luphyentev
1Pi.1:6
Cependant s'il le faut s'attristant
pour un temps
Dans cet exemple, deon est
la forme participale à l'accusatif du verbe dew.
Ex. ina o yeov... dwh umin pneuma
sofiav...pefwtismenouv touv oftalmouv thv kardiav, eiv to eidenai
umav tiv estin h elpiv thv klhsewv autou Ep.1:17-18
afin que Dieu... puisse vous donner
un esprit de sagesse... ayant éclairé les yeux de
votre coeur, pour que vous puissiez
connaître quelle est l'espérance de son appel
L'accusatif en somme, est une sorte de poubelle qu'on
utilise quand il n'y a pas un autre cas d'approprié. Il prend ce
qui a été laissé de côté par les autres
cas.
4. A)GÉNITIF (genikh)
C'est le complément d'objet indirect. Il donne
des informations supplémentaires concernant le nom.
a) Descriptif
Ex. to swma tou amartiav
Ro.6:6
le corps du péché
Il répond à la question: DE QUOI? Le corps
de quoi? Réponse: du péché
L'addition d'un pronom personnel ou démonstratif
au génitif descriptif est un sémitisme. En hébreu
le pronom se retrouve à la fin du syntagme.
Ex. otan kayish o uiov tou anyrwpou
epi yronou doxhv autou Mt.19:28
quand le fils de l'homme s'assoiera
sur son trône glorieux
Littéralement selon sa position: le trône
de sa gloire (pronom personnel)
Ex. tiv me rusetai ek tou swmatov
tou yanatou toutou Ro.7:24
qui me délivrera
de ce corps mortel
Littéralement: du corps de cette mort (pronom
démonstratif)
En fait le génitif descriptif est lui-même
un sémitisme emprunté à la version grecque de l'A.T.,
la Septante, car dans l'hébreu l'adjectif n'existe quasiment pas
et Louis Seognd a choisi la traduction littérale au lieu d'employer
l'adjectif, ce qui nuit un peu à la clarté.
Parfois le sens de certains génitifs peut être
ambigu à cause aussi de l'influence sémitique.
Ex. Outwv kata kratov tou kuriou
o logov huxanen Ac.20:19
Ainsi par la puissance,
la parole du Seigneur augmentait
ou: Ainsi par la puissance du Seigneur, la parole
augmentait
Le N.T. se sert du génitif pour traduire des idiomes
sémites.
Ex. o anyrwpov thv anomiav,
o uiov thv apwleiav 2Th.2:3
l'homme de l'iniquité,
le fils de la destruction
L'expression "l'homme de" désigne la caractéristique
essentielle.
Ex. o uiov tou anyrwpou Mt.24:30
cf. Da.7:13
le fils de l'homme
L'expression "fils de" de désigne le caractère,
la destinée.
Ex. patera peritomhv Ro.4:12
le père de la circoncision
L'expression "père de" désigne la source,
l'initiateur.
b) Possessif
Ex. panta umwn estin
1Co.3:21
tout est à vous
"A vous" désigne l'appartenance.
c) Relation
Ex. Simwn Iwannou Jn.21:15
Simon (fils) de Jean
Simon est le fils de Jean.
d) Adverbial
1) Une portion de temps
Ex. ina mh genhtai h fugh umwn ceimwnov
Mt.24:20
afin que votre fuite n'arrive
pas en hiver
Contrairement à l'accusatif le concept de durée
n'entre pas en ligne de compte.
2) Mesure
Ex. hgorasyhte gar timhv
1Co.6:20
car vous avez été
rachetés à prix (élévé)
3) Endroit
Ex. akouete oti ou monon Efesou
Ac.19:26
vous avez appris que non
seulement d'Ephèse
4) Référence
Ex. doxan wv monogenouv
Jn.1:14
une gloire comme celle d'un fils
unique
N.B. monogenov; nom suivant
la 3ème déclinaison, génitif singulier en -ouv.
À ne pas confondre avec les noms en -ov
de la 1ère déclinaison dont l'accusatif pluriel se termine
aussi en -ouv. Pour le tableau
complet des déclinaisons, allez dans la rubrique sur le nom.
e) En faveur de quelqu'un ou quelque chose.
Ex. anakrinomeya epi euergesia anyrwpou
asyenouv Ac.4:9
nous sommes jugés
sur une bonne oeuvre en faveur d'un homme malade
f) Avec des noms d'actions
Ex. h agaph tou yeou ekkecutai
en taiv kardiaiv hmwn Ro.5:5
l'amour envers Dieu
est répandu dans nos coeurs ( Subjectif )
ou l'amour qui vient de Dieu
est répandu dans nos coeurs ( Objectif )
Ou bien encore les deux sens sont vrais; l'amour qui vient
de Dieu est répandu dans nos coeurs et l'effusion de cet amour dans
nos coeurs nous fait aimer Dieu.
g) Absolu
Ex. cronizontov de tou
numfou enustaxan pasai Mt.25:5
Or l'époux tardant tous
s'endormirent.
La propositon participiale subordonnée est mise
au génitif quand son sujet (ici: l'époux) diffère
de celui de la proposition principale (ici: tous).
Mais l'usage classique se perd graduellement. Parfois
il est mal utilisé; le sujet étant le même pour les
deux propositions. Il a disparu dans le grec moderne.
Ex. mh dunamenou de autou
gnwnai to asfalev dia ton yorubon, ekeleusen agesyai auton eiv thn parembolhn.
Ac.21:34
Or comme il n'était pas
capable de connaître les faits à cause de la foule il
ordonna de l'amener à la forteresse.
dunamenou autou aurait du être
au nominatif : dunamenov autov car le
sujet est le même dans la proposition participiale que dans la proposition
principale.
h) Certains verbes prennent le génitif même
avec le complément direct.(akouw, epiyumew,
aptw etc.)
Ex. hkousen sumfwniav kai corwn
Lu.15:25
il entendit de la musique et
des
danses
Mais graduellement cet usage tend à disparaître
aussi et ces verbes commencent à prendre l'accusatif dans le N.T.
abandonnant l'usage classique.
i) Parfois on retrouve le génitif où on
serait en droit de rencontrer le datif.
Ex. Ex. kai epi th pistei tou onomatov
autou Ac.3:16
et c'est par la foi en son nom
Litt.: sur (la base de) la foi de son nom. Le génitif
est parfois employé au lieu du datif.
4. B)ABLATIF
Il s'agit d'un cas différent du génitif
mais vu qu'ils ont la même forme ils sont traités ensemble.
a) Séparation
Ex. tou apecesyai twn alisghmatwn
twn eidwlwn Ac.15:29
de s'abstenir des souillures
des idoles
Concept de séparation, couper le contact, s'éloigner.
b) Source
Ex. ina h uperbolh thv dunamewv h
tou
yeou kai mh ex hmwn 2Co.4:7
afin que l'excellence de la puissance
soit de Dieu et pas de nous.
c) Agence
Ex. en oiv este kai umeiv klhtoi Ihsou
Cristou Ro.1:6
parmi lesquels vous aussi vous
êtes appelés par Jésus-Christ
Par l'intervention de quelqu'un ou quelque chose; voix
passive.
d) Comparaison
Ex. iscuroterov mou estin
Mt.3:11
il est plus fort que
moi
e) Partitif
Ex. to triton twn dendrwn katekan
Ap.8:7
le tiers des arbres brûla
5. A) DATIF-ATTRIBUTIF
Le datif commençait à disparaître
dans le N.T. remplacé graduellement par l'accusatif, on ne le retrouve
plus que dans des expressions figées dans le grec moderne. Ceci
est causé par son caractère trop vague parce qu'il exprime
des idées très différentes les unes des autres; (attributif,
locatif et instrumental).
a) Objet indirect
Ex. kai elalhsen autoiv polla
en parabolaiv Mt.13:3
et il leur parla
de plusieurs choses en paraboles.
Littéralement: il parla à eux
b) Avantage
Ex. ina oi zontev mhketi eautoiv
zwsin 2Co.5:15
afin que ceux qui vivent ne
vivent plus pour eux-mêmes
c) Désavantage
Ex. h de Hrwdiav eneicen autw
Mc.6:19
or Hérodias avait
une dent contre lui
d) Possession (d'habitude le génitif est le cas
employé)
Ex. eishlyen kata to eiwtov autw
Lu.4:16
il entra selon sa coutume
e) Référence
Ex. panta moi exestin
1Co.6:12
tout m'est permis
En ce qui me concerne, en ce qui se réfère
à moi.
f) Certains verbes prennent le datif même avec un
complément direct. (douleuw, diakonew, latreuw,
proskunew, omologew etc.)
Ex. autov egw tw men noi douleuw nomw
yeou Ro.7:25
moi-même d'une part
par la pensée je sers la loi de Dieu
B)LOCATIF
a) Endroit
Ex. touton o yeov archgon kai swthra
uqwsen th dexia autou Ac.5:31
Dieu a élevé celui-ci
comme prince et sauveur à sa droite
Segond a traduit cela comme un INSTRUMENTAL de Manière:
par sa droite. Les deux interprétations ont du sens avec le contexte.
Le traducteur se trouve parfois devant des choix de ce genre à faire.
Ceci explique en partie les divergences entre les différentes traductions
de la Bible.
b) Temps, le moment où l'action se passe.
Ex. th de mia sabbatwn
Lu.24:1
or, au premier jour
de la semaine
c) Sphère
Ex. mh paidia ginesye taiv fresin
1Co.14:20
ne soyez des enfants dans
le domaine des jugements à porter
d) Absolu, même fonction que le génitif absolu
mais beaucoup moins fréquent. Mt.8:28, 9:27-28, 14:6, 21:23, Mc.16:14,
Lu.17:7.
Ex. exelyonti de autw
epi thn ghn uphnthsen anhr tiv Lu.8:27
et comme il débarquait
sur la terre, quelqu'un vint à sa rencontre
Comparer avec le passage parallèle dans un autre
évangile où c'est le génitif absolu qui est employé.
Ex. kai elyontov autou eiv
to peran eiv thn cwran Mt.8:28
et comme il arrivait de l'autre
côté dans la contrée
C)INSTRUMENTAL
a) Moyen (impersonnel)
Ex. aneilen de Iakwbon ton adelfon
Iwannou macairh Ac.12:2
Et il fit mourir Jacques le
frère de Jean par l'épée
b) Agence (personnel)
Ex. ouden axion yanatou estin pepragmenon
autw
Lu.23:15
Il n'y eut rien de pratiquer par
lui qui mérite la mort
c) Cause
Ex. hlehyhte th toutwn
apeiyeia
Ro.11:30
vous avez obtenu
miséricorde à cause de ces désobéissances
d) Mesure
Ex. tosoutw kreittwn genomenov
twn aggelwn Hé.1:4
étant devenu d'autant
supérieur aux anges
e) Association
Ex. ina kai hmeiv umin
sumbasileuswmen 1Co.4:8
afin que nous aussi, nous régnions
ensemble avec vous

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