Être bilingue est bon pour le cerveau
Le gouvernement fédéral affirme que le bilinguisme contribue à renforcer le pays. Une nouvelle étude prétend qu'il peut faire la même chose pour le cerveau.
Directrice de cette étude, la psychologue Ellen Bialystok, de l'Université York, en Ontario, a constaté qu'être bilingue aide à prévenir la perte de l'«acuité mentale» associée au vieillissement.
Être bilingue, c'est comme fréquenter un gymnase pour le cerveau, soutient Mme Bialystock, dont la recherche paraît dans le journal de l'Association américaine de psychologie. «C'est comme un exercice pour les régions frontales (du cerveau) parce qu'être bilingue signifie que vous devez les utiliser beaucoup plus.»
Le lobe frontal contrôle les fonctions «de direction» du cerveau — les processus qui permettent de planifier, de rester concentré et d'éviter les distractions. Maîtriser une langue constitue une lourde tâche pour les fonctions de direction, note Mme Bialystock, mais jongler avec deux idiomes représente un travail encore plus ardu. Parler une seconde langue entraîne carrément des modifications physiologiques du cerveau, en accroissant la circulation du sang et de l'oxygène.
Le véritable bilinguisme, c'est-à-dire le fait d'être vraiment à l'aise dans les deux langues, exige une gymnastique mentale qui, avec le temps, protège le cerveau en freinant le ralentissement naturel des processus de direction, qui se produit avec l'âge. La spécialiste fait une nette distinction entre le vieillissement naturel et la démence ou la maladie d'Alzheimer.
Selon les données recueillies lors du recensement de 2001, environ 17,7 pour cent des Canadiens se considèrent bilingues — la plus forte proportion de toute l'histoire du pays.
Cependant il existe une disparité flagrante entre francophones et anglophones: en 2001, 43,3 pour cent des francophones pouvaient s'exprimer dans les deux langues officielles, tandis que seuls 9 pour cent des anglophones y arrivaient.
Le jeudi 22 juillet 2004 - Presse Canadienne - Toronto
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