La forme de temps présent
indicatif actif |
luw |
agapaw |
filew |
plhrow |
didwmi |
luw moyen-passif |
1pers. singulier |
luw |
agapw |
filw |
plhrw |
didwmi |
luomai |
2pers. singulier |
lueiv |
agapav |
fileiv |
plhroiv |
didwv |
luh |
3pers. singulier |
luei |
agapa |
filei |
plhroi |
didw |
luetai |
1pers. pluriel |
luomen |
agapwmen |
filoumen |
plhrwmen |
didomen |
luomeya |
2pers. pluriel |
luete |
agapate |
fileite |
plhrwte |
didote |
luesye |
3pers. pluriel |
luousi(n) |
agapwsi(n) |
filousi(n) |
plhrwsi(n) |
didwsi(n) |
luontai |
Comme pour l'imparfait, cette forme se rencontre dans
des contextes où l'utilisateur du grec souhaite décrire une
action en progrès, sans tenir compte si c'est une caractérisation
objective. L'aspect verbal imperfectif grammaticalisé par la forme
de temps présent peut être employé dans une variété
de contexte temporel.
1. Présent pour une action présente. (descriptive,
progressive, conative, itérative).
Cet usage se retrouve souvent dans la prose descriptive
ou expositive.
Ex. yewrw ... eusebeite ... kataggellw
Ac.17:22-23
Je vois ... vous êtes
dévots ... je vous déclare
eucaristw ... kataggelletai ... latreuw
... poioumai ... epipoyw ... ou yelw Ro.1:8-13
Je rends grâces ... est proclamée ... je
rends un culte ... je fais ... je désire ... je ne veux pas
Ex. ai lampadev hmwn sbennuntai
Mt.25:8
nos lampes s'éteignent
(indicatif moyen), cf. Ac.21:31 2.
Nous devons prendre garde de ne pas sur-interprété
le temps. Si l'auteur veut être certain qu'on ne se méprendra
pas sur le sens alors il utilisera un adverbe pour mieux définir
son idée, par exemple pour illustrer la répétition
d'une action dans les deux passsages suivants:
Ex. Cairete en kuriw pantote
Ph.4:4
Réjouissez-vous toujours
dans le Seigneur
Ex. nhsteuw div tou sabbatou
Lu.12:8
je jeûne deux fois par
semaine (indicatif actif), cf. Ro.8:36.
Ex. outoi anagkazousin umav peritemnesyai
Ga.6:12
ceux-ci vous contraignent à
être circoncis (indicatif présent)
Ce dernier exemple est conatif; il s'agit d'une action
qui est commencée mais qui n'est pas complétée; les
juifs n'ont pas réussi à tous les faire circoncire.
2. Présent pour une action passé. (historique).
Voici un commentaire de Stanley Porter à ce sujet
:
Cet usage est répandu dans les narrations.
Son emploi est une des raisons qui suscitent des discussions périodiques
au sujet de sa fonction, puisque cela va à l'encontre de l'une des
vues traditionnelles concernant la fonction des formes de temps en grec
(en relation avec le temps; temps présent = présent temporel).
Certains érudits ont pensé y voir une influence sémitique,
mais la consultation des certains écrits séculiers contemporains
au N.T. démontrent que cet usage était encore plus employé
que dans le N.T..
Parmi les nombreuses suggestions sur la façon de
comprendre cet usage du temps présent, il y en a quatre qui valent
la peine d'être considérés.
a. L'usage dramatique du temps présent. Plusieurs
grammairiens soutiennent que cet usage se rencontre quand l'auteur veut
propulser l'action du passé dans le présent afin de la rendre
plus vivante. Même si cette vue est perpétuée dans
plusieurs commentaires, elle doit être rejetée à cause
de sa manière dépassée de considérer la fonction
des temps, le manque d'indication dans le texte d'un tel changement de
perspective et la maladresse résultante dans la perspective quand
les temps rencontrés changent si rapidement. Par exemple dans Mc.5:35-42
où il y a neuf verbes au temps présent, 3 à l'aoriste
et un à l'imparfait, ce qui est loin d'être évident
que les événements sont chagés de temps pour gagner
de la vivacité.
b. La réduction du temps. Kiparsky soutient que
dans des séquences répétées de temps en grec,
quelques-unes des formes de temps sont "réduites" du temps passé
au temps présent. Mis à part la pure spéculation entourant
la relation de ce modèle à l'usage du proto-indo-européen,
plusieurs grammairiens ont font ressortir que cette hypothèse ne
se conforme pas à la façon que le système verbal grec
est structuré (la forme aoriste étant plutôt considérée
comme la forme réduite).
c. Changement d'endroit ou de personnage. Quelques uns
soutiennent que le présent historique est employé pour marquer
des changements significatifs dans le flot de la narration. Si cela se
produit à certains endroits, Mc.1:12, 21, 3:31 les occasions où
son usage ne marque pas de changement significatif sont trop manifestes
pour endosser cette théorie comme une explication suffisante.
d. L'aspect verbal. Croyant que les analyses précédentes
étaient trop concernées à équivaloir les formes
de temps avec le temps, plusieurs grammairiens récents indiquent
justement que les différentes formes de temps peuvent de toute évidence
être employées dans des contextes temporels similaires et
que l'aspect verbal imperfectif (la forme du temps présent) est
employé quand on veut attirer une attention supplémentaire
à un événement donné. Par exemple, dans Mc.1:21,
30, 6:1, 9;2, Jn.1:29 un changement de situation est indiqué, dans
Mc.5:15, Mt.26:40 un point tournant culminant est sélectionné,
dans Jn.19:9 un dialogue est mis en relief, et dans Mc.15:29 les événements
qui concluent une séquence sont pointés. (Marc est un utilisateur
assez fréquent du présent historique). Même si le présent
historique est employé dans des contextes de temps passé,
ceci ne veut pas dire, par exemple qu'il veut dire la même chose
que l'aoriste, leur sphère de référence temporelle
peuvent être superposées, mais leur aspect verbal reste différent.
Où l'aoriste est simplement employé dans la forme narrative
le présent attire une attention supplémentaire à l'action
s'y référant. Mc.1:21, 30 kai eisporeuontai
eiv Kafarnaoum ... kai euyuv legousin autw peri authv (et ils entrèrent
à Capernaoum et aussitôt ils lui parlèrent à
son sujet) - à un point de jonction décisif dans la narration.
Ac.10:11 kai yewrei ton ouranon (et il vit le
ciel) - pour mettre en relief la vision de Pierre.
Fin de la citation
Ex. kai deiknusin autw pasav tav basileiav
tou kosmou Mt.4:8
et il lui montre tous les royaumes du monde (indicatif
présent actif)
Ex. edeixen autw pasav tav basileiav
thv oikoumenhv Lu.4:5
il lui montra tous les royaumes de l'humanité
(indicatif aoriste actif).
Les deux passages parallèles ci-dessus sont un
bel exemple de l'accent aspectuel du verbe plutôt que temporel. Marc
surtout, Matthieu et Jean emploient régulièrement le temps
présent pour la narration, Luc préfère utilisé
l'aoriste comparer avec l'exemple ci-dessus.
Ex. kai idwn o Ihsouv thn pistin autwn
legei Mc.2:5
et ayant vu leur foi Jésus dit (participe
aoriste actif) (indicatif actif)
Fréquent chez Marc, si la notion temporelle était
prédominante comme en français on serait en présence
d'un anacolouthe car le verbe legei devrait
être à l'aoriste tout comme idwn.
Mais quand on considère l'aspect verbal on en conclut que Marc voulait
attirer attirer plus l'attention sur ce que Jésus allait dire plutôt
que sur ce qu'il avait vu.
Comparer avec les passages parallèles dans Luc
et Matthieu où l'aoriste eipen est utilisé
à la place du présent legei employé
par Marc, ceux-ci n'ont donc pas jugé nécessaire de souligner
ce que Jésus allait dire.
3. Présent pour une action future. (futuristique).
Porter écrit:
Quand celui qui parle voit l'action se transportant
dans le futur, il peut utiliser la forme de temps présent. Cet usage
n'est pas fréquent, ceci indiquant pour certains grammairiens
- en plus de la nature problématique de parler à propos du
futur - que la meilleure façon d'analyser le grec est de le considérer
comme une langage bi-temporel, c'est-à-dire un langage qui se concentre
sur deux sphères de références temporelles; passée
et présente. Cet usage du temps présent est connue à
l'époque du grec classique aussi, spécialement dans les oracles
prophétiques (Hérodote 7.140-141), dans le Nouveau Testament
on retrouve cet usage plutôt avec les verbes de motion. Mt.26:2 to
pasca ercetai, kai o uiov tou anyrwpou paradidotai (La Pâques
s'en vient et le Fils de l'homme va être trahi). Fréquemment
le temps présent et le temps futur se rencontrent dans la même
séquence, l'emphase est mise alors sur le verbe au temps présent
Mt.17:11 Hliav ... ercetai kai apokatasthsei panta
(élie vient et restaurera toutes choses)
Fin de la citation.
Ex. fagwmen kai piwmen aurion gar
apoynhskomen 1Co.15:32
mangeons et buvons car demain nous mourrons (indicatif
présent actif).
Littéralement: nous mourons. Ça vient vite
demain! Le présent est employé au lieu du futur pour souligner
la proximité de la réalisation de ce qui a été
dit.
Ex. dio kai to gennwmenon agion klhyhsetai
uiov yeou. Lu.1:35
c'est pourquoi celui qui naîtra sera appelé
fils de Dieu (participe présent passif nominatif neutre singulier).
Littéralement: celui qui naît.
4. Présent pour une action se produisant en tout
temps. (omnitemporel, gnomique).
Surtout en rapport avec la nature. Il exprime des vérités
générales, des faits.
Ex. ou speirousin oude yerizousin
Mt.6:26
ils - les oiseaux - ne
sèment ni ne moissonnent
Ex. pan dendron agayon karpouv kalouv
poiei Mt.7:17
tout bon arbre produit
du bon fruit
Ex. oudeiv ballei oinon neon eiv askouv
palaiouv Mc.2:22
personne ne met du vin
nouveau dans de vieilles outres
Ex. to pneuma opou yelei pnei Jn.3:8
le vent souffle où
il veut
Ex. ek thv Galilaiav profhthv ouk
egeiretai Jn.7:52 cf. Mt.7:7
il n'est
pas émergé de prophète de la Galilée (indicatif
passé)
Voir aussi Ja.3:3-12 où la langue est comparée
à ce qui se produit dans la nature.
5. Présent pour une action intemporelle, sans considération
de temps.
Porter le décrit ainsi:
Cet usage est réservé pour les
occasions où la question de temps n'entre tout simplement pas en
ligne de compte. L'événement décrit est vu en dehors
des considérations temporelles. Par exemple, cet usage est particulièrement
fréquent dans des affirmations qu'on retrouve dans des propositions
théologiques ou mathématiques. Puisque l'aspect verbal n'est
pas une catégorie attachée au temps, il pourrait être
soutenu que chaque utilisation d'un verbe en grec est intemporelle, puisque
l'usage de la forme verbale en elle-même et par elle-même ne
dit rien de spécifique par rapport au temps de l'action. En dépit
de cette vérité, et puisque dans plusieurs contextes variés
on retrouve des indications à des références temporelles,
il est préférable de réserver cette catégorie
pour des exemples spécifiques où le temps n'est pas un facteur.
Les paraboles contiennent plusieurs exemples de cet usage intemporel de
la forme de temps. Cet usage est souvent confondu avec le présent
gnomique discuté dans la section précédente. Mt.5:14
ou
dunatai poliv krubhnai epanw orouv keimenh (une ville placée
sur une montagne ne peut être cachée) 2Co.9:7 ilaron
... dothn agapa o yeov (Dieu aime celui qui donne avec joie). Plusieurs
passages de Paul pourraient être cités aussi, par exemple
Ro.2:1-8.
Fin de la citation.
6. Périphrastique
Ex. ouk estin auth h sofia anwyen
katercomenh Ja.3:15
cette sagesse n'est pas descendu
d'en haut
(indicatif actif + participe moyen déponent)
A l'époque classique les temps périphrastiques
étaient employés pour mettre l'emphase sur l'aspect duratif
d'une action mais cet effet s'est en partie dissipé dans le Nouveau
Testament et il est prudent de les interpréter en fonction de leur
contexte au même titre que les autres verbes non composés.
Le grec moderne préfère le temps simple ou le verbe être
avec un adjectif.
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