Dans l'entre-deux-guerre, on assiste à un double mouvement : d'une part quelques chrétiens occidentaux commencent à découvrir les richesses de la théologie orientale (il reste à faire un bouquin comme "au pays de la théologie" qui brosse un portrait de la théologie contemporaine ne consacre que 7 pages sur 250 à toute la théologie orthodoxe !!!), d'autre part les fils d'immigrés prennent conscience qu'il faudra s'intégrer et passer à la langue du pays d'accueil, naît alors l'idée d'une église orthodoxe française en France, anglaise en Grande Bretagne, etc.
En France c'est l'ECOF, église catholique orthodoxe française, qui commence. Mais, hélas elle aussi, elle choisit une voie "nationaliste" car elle veut sa spécificité culturelle nationale; elle prônera un retour aux liturgies reconstituées de saint Germain d'Auxerre au lieu de conserver les liturgies traditionnelles de 99 % de l'orthodoxie (celles de saint Jean Chrysostome et saint Basile). Puis elle s'engage dans une évolution théologique empreinte de Kabbale... tout ceci l'isole, coupe les ponts avec les émigrés qui sont attachés à leur liturgies qu'ils veulent simplement franciser. A présent l'Ecof est dans l'impasse et aujourd'hui nous accueillons souvent des fidèles, voire des prêtres, issus de ses rangs. Les autres églises orthodoxes françaises restent extrêmement marginales sinon
sectaire, mais il y en a plein !!!
Aujourd'hui en France la situation est la suivante : sous l'égide des grands patriarcats (Constantinople, Moscou, Athènes, Bucarest...), en communion canonique avec 90 % du monde orthodoxe, nous trouvons des paroisses d'expression françaises qui sont plutôt en développement. Nous trouvons aussi des tas de communautés "indépendantes" ou bien rattachées à des patriarcats exotiques. Je ne crois pas que les effectifs de ces communautés se renforcent. Quelques unes sont héritières de fractures survenues jadis dans les pays d'origine, d'autres s'isolent dans l'intégrisme, d'autres enfin reflètent souvent un goût pour l'ésotérisme ou le syncrétisme avec d'autres
traditions comme le bouddhisme.
L'orthodoxie ne reconnaît aucune autorité légitime, hormis celle de Dieu évidemment, au dessus des évêques, il s'ensuit un manque de centralisme évident mais cela a aussi pour conséquence désastreuse qu'un évêque peut "légitimement" se séparer de son Église mère, en chercher une autre ou bien rester seul... ce qui favorise les plus curieuses initiatives.
Avec le respect que je dois à tous mes frères chrétiens, il y a un peu de l'évangélique dans l'orthodoxie...
Néanmoins, les orthodoxes en communion canonique avec les grands patriarcats se sont dotés d'un organisme fédérateur qui est la Conférence Episcopale qui tâche de parler d'une même voix et de poser les base d'une véritable église locale. Les problèmes restent nombreux, il n'y a aucune perspective à court terme d'unification en France.
- Pierre Poncet
1. DE L'ÉGLISE, UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE
D’après la pensée orthodoxe, l'Église
a une double signification. L'une exprime son caractère dogmatique
et religieux, autrement dit intérieur et spirituel ; l'autre, son
caractère extérieur, selon le sens même du terme. D'après
l'esprit et la confession orthodoxes, l'Église se définit
comme une institution religieuse et comme une société religieuse.
La définition de l'Église comme institution
religieuse peut être formulée ainsi : l'Église est
une institution religieuse de la Nouvelle Alliance. Notre Sauveur Jésus
Christ l'a fondée par l'économie de son Incarnation ; elle
repose sur la foi en lui, sur la confession juste. Elle a été
inaugurée le jour de la Pentecôte, lors de la descente de
l'Esprit Saint sur les saints disciples et apôtres du Christ Sauveur.
Il en a fait les instruments de la grâce divine afin de perpétuer
l'œuvre rédemptrice du Sauveur. En cette institution a été
déposée la totalité des vérités révélées
; en elle agit la grâce divine, par les Mystères ; en elle
renaissent par la foi en Christ Sauveur, ceux qui y viennent ; en elle
est conservée la doctrine apostolique et la tradition tant écrite
qu'orale.
La définition de l'Église comme société
religieuse est la suivante : l'Église est une société
de personnes unies dans l'unité de l'Esprit et dans le lien de la
paix (voir Ép 4,3)
Son œuvre apostolique peut être formulée
ainsi : l'Église est l'instrument de la grâce divine qui réalise
la communion de Dieu et des hommes par la foi dans le Sauveur Jésus
Christ.
Monté aux cieux, notre Seigneur a envoyé
son très Saint Esprit, sous forme de langues de feu, sur ses saints
disciples et apôtres. Sur ses apôtres Il a fondé l'Église
une sainte, catholique et apostolique, société de Dieu et
des hommes. Il lui a donné la grâce de la rédemption
pour sauver le genre humain, en le ramenant de l'égarement, en le
régénérant par les sacrements, et après l'avoir
nourri du pain céleste, le faire digne de la vie future.
Dans la sainte Écriture, le mot Église a
deux sens. Le plus fréquent, c'est celui d’une société
d'hommes unis par le lien religieux ou encore celui de temple de Dieu où
se rassemblent les fidèles pour le culte en commun. Cyrille de Jérusalem
dit que l'Église est ainsi appelée parce que elle invite
tous les hommes et qu'elle les rassemble.
Le mot Église (appeler) vient du grec ancien. Il
signifie assemblée d'hommes appelés en vue d'un certain but
et aussi le lieu où ils se réunissent. Elle est le contenant
et le contenu.
Dans le sens large et chrétien, l'Église
est la société de tous les êtres libres et raisonnables,
de tous ceux qui croient dans le Sauveur, les anges y compris. Cette société,
l'apôtre Paul l'appelle "Corps du Christ, la plénitude de
celui qui remplit tout en tous." (cf. Ép 1,10 et 2-23). Ainsi, elle
rassemble tous ceux qui ont cru en Christ avant sa venue, qui ont formé
l'Église de l'Ancien Alliance que régissaient, au temps des
patriarches, les promesses et la foi donnée par révélation,
c'est-à-dire oralement. Puis, au temps de Moïse et des prophètes,
elle fut régie par la Loi et les oracles, autrement dit par écrit.
Dans le sens ordinaire et restreinte, l'Église
du Christ, c'est celle de la Nouvelle Alliance, l'Église de la grâce
du Christ. Elle comprend tous ceux qui croient en lui dans la vraie foi.
Elle est aussi appelée Maison de Dieu, parce que Dieu y demeure
particulièrement et que là il est adoré.
Les fondements de l'Église sont les prophètes
et les apôtres. La pierre angulaire c'est le Sauveur. Les colonnes
sont les pères qui ont gardé l'unité de la foi. Les
pierres sont les fidèles. "Vous n'êtes plus des étrangers,
ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, "édifiés
sur le fondement des apôtres, Christ étant la pierre angulaire"
(Ép 2,19 et 22)
Enfin, l'Église est appelée par l'Écriture
divine et inspirée, Épouse du Christ : "Je vous ai fiancée
à un seul époux, pour vous présenter au Christ comme
une vierge pure" (2 Cor 11,2). Et aussi Maison du Dieu vivant, colonne
et appui de la vérité, de même que Corps du Christ
: "Vous êtes le Corps du Christ, et vous êtes ses membres,
chacun pour sa part" (1 Cor 12,27).
Méthode, l'évêque de Lycie, vers la
fin du troisième siècle, dans la Symposium des dix vierges,
appelle l'Église "réceptacle des forces divines, épouse
du Verbe éternellement jeune. Elle est une créature divine
supérieure à tout ce qui est humain". Il la présente
à la fin, comme "assemblée, multitude, de tous ceux qui croient"
où les anciens enseignent les jeunes et les parfaits les faibles.
Hippolyte, le célèbre père de l'Église
de Rome, disciple d'Irénée, au début du troisième
siècle, dans son œuvre Le Christ et l'antichrist parle longuement
de l'Église et la présente comme un navire sur la mer agitée.
En lui se trouve le capitaine, se trouvent les marins, les voiles, les
ancres et tout l'armement, symboles du Christ, des anges et des fidèles.
En croyant en l'Esprit Saint qui a inspiré ces
figures de l'Église, nous croyons nécessairement en l'Église
sainte, objet de ces appellations données par l'Esprit très
saint.
2. SUR LA FONDATION SUR TERRE DU ROYAUME DE DIEU,
C’EST-À-DIRE L'ÉGLISE, PAR NOTRE SAUVEUR
JÉSUS CHRIST
En tant que Roi, notre Seigneur Jésus Christ a
fondé sur la terre, un royaume céleste, sitôt après
son Ascension, quand Il s'assit à la droite de Dieu le Père
et qu'Il reçut de son Père éternel tout pouvoir dans
le ciel et sur la terre.
Son royaume sur la terre, c'est son Église. En
tant que Roi, Jésus en prend soin, Il donne des règles, Il
scelle vision et prophétie et fait cesser l'oblation et le sacrifice
(voir Dn 9). Il le dirige, le gouverne, le guide éternellement par
ses ministères sacrés. Sans arrêt et avec abondance,
Il distribue les charismes de son saint Esprit, afin de l'affermir, le
faire croître, l'étendre. Le Sauveur-Roi sanctifie, console,
garde, relève et glorifie son peuple (cf. Jn 15,26 et Ac 2,33-36)
.
En tant que Roi, le Seigneur fait régner dans son
royaume l'ordre, en donnant à l'Église des ministères.
Jésus, en tant que Roi a donné des lois à son peuple.
En tant que Roi, Il a invité les nations à croire en lui.
En tant que Roi, Il a demandé à ses adeptes le sacrifice
même de leur vie pour lui et son royaume. En tant que Roi, Il a déclaré
la guerre au mal et a dispensé la paix par la vertu. Jésus
en tant que Roi, règne dans les cœurs des fidèles, unis à
lui par sa sainte Église
Ceux qui ne sont pas unis à l'Église se
trouvent hors du royaume du Christ et sont privés de l'honneur d'être
des fils du royaume du Christ.
La sainte Église du Christ est l'institution divine
religieuse fondée par notre Sauveur Jésus Christ, pour le
salut du genre humain. L'Église a été donnée
par le Sauveur, comme instrument de son Amour divin et de sa Bienveillance
envers l'homme. Elle est l'éternel porteur de la grâce divine
et le consommateur du salut des hommes. En tant que Chef et Accomplissement
du salut des hommes, en tant que Dieu, notre Seigneur Jésus Christ,
toujours identique à lui-même, sauve tous ceux qui croient
en lui, dans tous les siècles.
Pour cette fin il a fondé son Église éternelle.
Elle englobe les fidèles, depuis les premiers jusqu'aux derniers.
Il en est la tête et la garde vivante et agissante et il l'affermit
pour l'éternité. Tête de l'Église en Eden, Jésus
Christ, était le centre de l'Église des patriarches, l'objet
de la loi mosaïque qui a préfiguré l'Église par
des images et des symboles. Jésus Christ est et sera la Tête
de la Nouvelle Alliance.
L'Église du Christ, c'est l'Église une,
sainte, catholique et apostolique, prédestinée dès
la fondation du monde au salut des hommes, fondée pour demeurer
éternellement.
Saint Épiphane, dans sa lettre à Panarios,
parle de l'Église et dit à la fin : "L'Église a été
créée avec Adam ; elle été prêchée
aux patriarches avant Abraham ; elle a été crue après
Abraham ; révélée par Moïse ; prophétisée
par Isaïe ; donnée en Christ et existant avec lui et maintenant
célébrée par nous." Dans son Exposé sur la
Foi catholique, au § 78, il dit ceci : "Le caractère de l'Église
est forme par la Loi, les prophètes, les apôtres et les évangélistes."
Saint Cyrille de Jérusalem dit que l'Église
comprend tous ceux qui ont cru au Christ avant sa venue ; ils ont formé
l'Église de l'Ancien Alliance, et que l'Église était
guidée, au temps des patriarches, par les promesses et la foi venant
de la révélation, c'est-à-dire non écrite -
orale. Depuis Moïse et les prophètes, l'Église a été
guidée par la loi et les prophéties, c'est à dire
par la tradition écrite.
L'Église est donc le royaume du Christ fondé
sur la terre et saint Jean Chrysostome dit qu'elle est "le lieu des anges,
le lieu des archanges, le royaume de Dieu, le ciel lui-même." (Hom
6 in Cor. ) L'Esprit Saint qui est descendu en elle y demeure à
jamais, comme le Sauveur l'a dit à ses disciples : "Et moi je prierai
le Père et il vous donnera un autre Consolateur que le monde ne
peut recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. Vous
vous le connaissez, car il demeure avec vous et sera en vous" (Jn 14,16).
L'Esprit Saint qui est descendu donne avec abondance tous
les charismes divins à l'Église. Elle a reçu le droit
de lier et de délier les péchés ; de prêcher
l'Évangile ; d'appeler les nations au salut. Elle a reçu
la force de recréer les hommes moralement déchus, d'en faire
des images de Dieu, en leur donnant l'image et la ressemblance. Elle a
reçu la force de les réconcilier avec le divin et d'en faire
des participants de la grâce divine, de les unir au Sauveur, de donner
le Saint Esprit à tous ceux qui viennent à elle, et d'en
faire des fils de Dieu. Elle a reçu la force pour vaincre tous ses
adversaires, de demeurer à jamais invincible, de réduire
ses ennemis, de demeurer invulnérable.
Selon saint Jean Chrysostome, "combattue, elle est victorieuse
; outragée, elle n'est que plus lumineuse. Elle reçoit des
blessures sans pour cela être abattue ; elle est ballottée
mais pas submergée ; elle est assaillie mais ne fait pas naufrage.
Elle n'est pas passive, mais elle lutte sans être vaincue."
L'Église du Sauveur c'est vraiment le royaume du
ciel sur la terre. En elle règnent l'amour, la joie, la paix. En
elle se trouve la foi en Dieu ; par le sentiment religieux, l'information
intérieure du cœur, on parvient à la connaissance de Dieu,
à la connaissance des mystères cachés, à la
connaissance de la vérité révélée. En
elle l'espérance s'avère certaine et sûre ; en elle
se réalise le salut ; en elle l'Esprit Saintse répand et
déverse avec abondance les fruits de sa grâce toute divine.
En elle s'épanouit l'amour divin pour Dieu, l'amour parfait et la
consécration à lui, de même que le désir incessant
de l'union sans fin avec Dieu.
Dans l'Église de Dieu, les vertus morales parviennent
au sommet de la perfection accessible à l'homme. L'esprit purifié,
le cœur réformé par le mystère du baptême divin,
l'homme autrefois enténébré d'esprit et endurci de
cœur, développe des vertus totalement nouvelles et court avec zèle
et ardeur dans le stade de la vertu. L'Église a vraiment renouvelé,
recréé l'homme, elle en a fait une image de Dieu. Le saint
autel de l'église est une table véritable qui nourrit les
croyants pour la vie éternelle ; elle dispense aux fidèles
le pain céleste, le corps céleste, et ceux qui le mangent
ne meurent point. Le saint autel dressé au milieu de l'Église
du Christ, c'est la table céleste ; elle reçoit les choses
de la terre et les fait monter au ciel. Le saint autel de l'Église
touche la terre et en même temps le trône d'en-haut. L'autel
est redoutable pour les anges eux-mêmes qui volent sous les voûtes
des cieux.
L'Église, c'est espérance, le refuge, la
consolation de tous ceux qui croient en Christ. Le divin Chrysostome dit
: "Comme un port dans l'océan, telle est l'Église plantée
par Dieu dans les cités. En fuyant les tracas de la vie, en elle
nous trouvons un refuge et jouissons de la paix." Et plus loin : "Ne t'éloigne
pas de l'Église ; rien n'est plus fort que l'Église ; elle
est plus solide que le roc, plus haute que le ciel, plus vaste que la terre.
Jamais elle ne vieillit, mais elle s'épanouit sans cesse. Pourquoi
l'Écriture l'appelle-t-elle montagne ? - c'est à cause de
sa stabilité. Pourquoi elle l'appelle aussi roc ? - à cause
de son incorruptibilité. Par elle, toutes les bêtes sauvages
ont été apprivoisées, par la divine incantation qu'est
l'audition de l'Écriture sainte, elle frappe l'oreille de chacun,
pénètre dans l'âme et y endort les passions déréglées."`
Selon saint Ignace d'Antioche, l'Église véritable
est une : "Un seul Jésus Christ et rien n'est plus précieux
que lui. Venez à l'Église qui est le seul temple de Dieu,
le seul autel du seul Seigneur Jésus Christ né du Père
seul" (Ép. ad Magn § 37). L'Église est incorruptible
: "La Tête du Seigneur est ointe du parfum afin que l'Église
respire l'incorruptibilité" (Ép. ad Eph. § 17). L'Église
est catholique : "Là où est le Christ, là est l'Église
catholique" (Ép. ad Smyr. § 8).
Saint Irénée de Lyon, disciple de saint
Polycarpe de Smyrne, l'auditeur de l'évangéliste Jean, dans
son livre Contre les hérésies, dit ceci de l'Église
: "On ne peut énumérer les charismes que l'Église
a reçus de Dieu à travers le monde, au Nom du Seigneur Jésus
Christ, crucifié sous Ponce Pilate, pour le bien de nations. Sans
les tromper, sans les égarer, - gratuitement elle donne ce que gratuitement
elle a reçu de Dieu."
Sous la mission de l'Église du Christ, saint Théophile
l'évêque d'Antioche au deuxième siècle, dans
son second livre au § 14, compare l'Église aux "îles
de la mer. certaines d'entre elles sont habitées, ont de l'eau,
produisent des fruits, possèdent des rades et des ports pour abriter
ceux que ballotte la mer. De même, Dieu a donné au monde,
agité et tourmenté par les péchés, des temples
appelés églises saintes, dans lesquelles comme en des ports
sûrs des îles se trouvent les doctrines de l'Église.
Ceux qui veulent être sauvés y ont recours ; ils deviennent
des amants de la vérité et échappent ainsi à
la colère et au jugement de Dieu.
"D'autres îles sont rocailleuses, sans eau, sans
fruits, sauvages et inhabitées. Elles sont un danger pour les navigateurs
comme pour les naufragés. Contre elles les navires se brisent et
les passagers sont perdus. Telles sont les doctrines perverses, je veux
dire les hérésies. N'étant pas guidées par
le Verbe de vérité, elles égarent ceux qui s'attachent
à elles. Elles ressemblent à des pirates qui après
avoir rempli leurs navires, errent ça et là, vont les briser
contre ces îles et les perdre à jamais. De même en est-il
de ceux qui s'égarent loin de la vérité, ils sont
perdus par l'erreur."
Le divin Grégoire de Naziance, dans son Premier
discours contre Julien, dit ceci de l'Église : "Tu es contre le
grand héritage du Christ, le grand qui ne cessera jamais… qu'il
a créé en tant que Dieu et en a hérité en tant
qu'homme. La loi l'a figuré, la grâce l'a rempli, le Christ
l'a renouvelé, les prophètes l'ont planté, les apôtres
l'ont lié, les évangélistes l'ont cultivés…"
Saint Épiphane de Chypre, dans son Discours sur la foi catholique
dit : "L'Église est notre mère. Elle est l'épouse
venue du Liban, la toute belle et pure ; le paradis du grand artiste ;
la cité du Roi saint ; l'épouse du Christ immaculé
; la vierge innocente, fiancée à un seul époux, diaphane
comme l'aurore, belle comme la lune, élue comme le soleil. Proclamée
bienheureuse par les Rois, elle se tient à la droite du Roi."
L'Église, c'est la révélation permanente
dans le monde. En elle Dieu se révèle de différentes
et multiples manières et confirme sa Présence par ses divines
énergies. Écrivant aux Corinthiens, Paul dit de l'Église
fondée par le Christ : Dieu a établi dans l'Église
premièrement des apôtres, secondement des prophètes,
troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles,
puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner,
de parler diverses langues (1 Co 12,28).
3 L'ŒUVRE DE L'ÉGLISE
L'œuvre de l'Église, l'apôtre Paul la définit
quand il écrit : Il a donné les uns comme apôtres,
les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes,
les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints
en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du Corps
de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité
de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu (Ép 4,11-13).
L'Église fondée par le Christ Sauveur possède
donc une organisation parfaite ; elle est un corps organique. Le Christ
en est la tête et l'Esprit Saint la guide, qui l'instruit et lui
donne en abondance les dons divins.
L'Église est un corps organique ; elle est visible
; elle rassemble en un tout, tous ses membres, les faibles comme les saints.
Les membres malades de l'Église ne cessent jamais d'être des
parties de son corps. Régénérés par les saints
Mystères et devenus enfants de son Corps, ils ne peuvent plus êtres
séparés d'elle, même s'ils sont sous le coup de sentences
ecclésiastiques ; car une fois délivrés du péché
originel, il n'y a plus pour eux d'autre lieu que l'Église. Dans
le monde, il n'y a qu'un seul lieu de séjour pour l'homme : le paradis
; là se trouve l'Église et en elle le salut de l'homme. Après
la chute des premiers parents et la genèse du péché,
un autre lieu fut créé par ceux qui s'étaient séparés
de Dieu, le lieu du péché. L'Église de Dieu, qui est
éternelle, contenait en elle que ceux là seuls qui s'étaient
tournés vers Dieu et attendaient la venue du Sauveur. L'Église
portait en elle la foi et l'espérance du salut dans le Sauveur de
l'humanité qui avait été promis. Ceux qui possédaient
cette foi et cette espérance se trouvaient dans l'Église
de Dieu, attendant la rédemption de l'humanité par le Sauveur
et ils l'ont obtenue. Ceux qui n'avaient pas cette foi et cette espérance
se trouvaient hors de l'Église. En ce monde donc, et cela depuis
la chute d'Adam, il y a deux lieux : celui de l'Église et celui
qui est hors de l'Église.
Ceux qui viennent du lieu du péché et entrent
par la foi et les sacrements dans le lieu de l'Église du Christ,
ceux-là demeurent ses membres pour l'éternité ; il
est impossible et il leur est impossible de revenir au lieu du péché,
ayant été régénérés par le baptême
et lavés du péché originel. Puisque donc il n'existe
pas d'autre lieu, ceux qui entrent dans l'Église demeurent en elle,
même pécheurs. L'Église les sépare, comme le
berger sépare les brebis malades des bien-portantes, mais les brebis
malades ne sont pas moins les brebis de la bergerie. Quand les malades
reviennent à la santé, elles sont à nouveau réunies
aux saines. Mais si elles s'avèrent incurables, elles meurent alors
dans leur péché, et elles seront jugées par leurs
péchés. Tant qu'elles sont en cette vie, elles sont considérées
comme brebis de la bergerie, autrement dit enfants de l'Église du
Christ.
Selon la pensée orthodoxe, il n'y a qu'une Église,
l'Église visible du Christ. En elle, l'homme qui vient du lieu du
péché est régénéré, en elle il
demeure, qu'il soit saint ou pécheur. Le pécheur, comme membre
de l'Église, ne communique pas la corruption au reste du corps de
celle-ci, parce que les membres de l'Église sont des êtres
moraux, libres et non privés de liberté, comme le sont les
membres du corps animal où la maladie d'un seul influe sur tous
les autres.
Ceux qui croient en une Église invisible, composée
d'élus connus de Dieu seul, se trompent. Une Église invisible
ne peut exister. Puisque les hommes ne sont pas immaculés et que
nul n'est sans péché, où sont donc les élus
? Une Église invisible d'élus, souffrirait d'une perpétuelle
mutation, d'une permanente substitution de ses membres, de par la faculté
même de l'homme à glisser et à chuter d'une part, et
de l'autre, par la Compassion de Dieu et son Amour pour l'homme, qui accueille
tous ceux qui reviennent à lui.
La juste conception de l'Église, c'est que l'Église
se partage en militante et en triomphante. Elle est militante quand elle
lutte contre le mal et pour le règne du bien ; elle est triomphante
dans les cieux, dans le chœur des justes qui ont lutté et se sont
parfaits dans la foi en Dieu et les vertus.
Ceux qui croient en l'Église invisible des élus
sont en contradiction avec le véritable esprit de l'Église
qui ne sépare pas ceux qui sont en voie de perfection de ceux qui
sont déjà parfaits. Cette distinction est l'affaire de Dieu
; lui seul séparera après la mort les justes des pécheurs.
Christ ne se détourne pas de ceux qu'Il a délivrés
par son Sang, comme il ne s'est pas détourné des pécheurs
durant son économie terrestre. Jésus les considère
comme membres de son Église et attend, jusqu'au dernier moment,
leur conversion.
Ceux qui divisent l'Église militante en visible
et invisible,1) divisent l'indivisible et, 2) pèchent contre le
sens même du nom Église. Premièrement, ils divisent
l'Église. L'Église du Christ est l'Église des saints
ou elle n'est pas du tout l'Église du Christ. Une Église
de pécheurs ne peut être l'Église des saints. Ainsi
donc, l'Église du Christ est l'Église des saints.
Si l'Église une, sainte, catholique et apostolique
est l'Église des saints, à quoi sert alors l'Église
invisible des élus ? Qui sont-ils ces élus ? Qui peut appeler
saints ceux qui ne sont pas encore sortis victorieux et couronnés
du stade ? Qui peut être appelé bienheureux avant la fin ?
Deuxièmement, ils pèchent contre le sens
même du nom Église, en la séparant en deux, en visible
et invisible, alors que le concept d'Église signifie le visible
seul. S'ils croient que l'Église reste indivisible, parce que les
membres de l'Église invisible sont en même temps membres de
la visible, que la visible se trouve incluse dans l'invisible, on se demande
alors comment l'Église des imparfaits, c'est à dire des pécheurs,
peut porter des son sein l'Église des parfaits ? Si l'Église
visible des imparfaits, de ceux qui ne sont pas saints, engendre des enfants
saints, comment est-elle privée des sainteté ? Si les membres
de la Congregatio Sanctorum, ne sont pas issus des enfants de l'Église
visible, à quoi sert alors l'Église visible ? Pour éviter
de se contredire et être conséquents avec eux-mêmes,
ceux qui croient en la Congregatio Sanctorum devraient cesser de croire
en l'Église visible, cesser d'utiliser le terme Église. Ainsi
ils ne pécheraient pas contre le concept d'Église et ne diraient
plus des choses paradoxales, croyant ici en l'Église et là
la niant.
Car, si les membres de l'Église invisible ne sont
pas issus de l'Église invisible, mais s'unissent mystérieusement
en Dieu par la seule foi en Christ, en qui le Sauveur agit et sur qui descend
le saint Esprit, qui deviennent saints et parfaits, à quoi sert
alors, on se le demande, l'Église visible, puisqu'elle ne contribue
en rien à l'union et là la perfection isolés et inconnus
les uns des autres, s'ils ne forment pas un ensemble organique, une union
indissoluble, selon le sens même de ce nom ?
La vérité, c'est que ceux qui admettent
une Église invisible rejettent au fond, l'Église visible.
Et pour éviter de se décomposer définitivement, ils
admettent une forme d'Église, un genre d'assemblée où
se réunissent les adeptes pour glorifier Dieu et entendre la prédication.
Mais tout cela n'est pas l'Église une, sainte, catholique et apostolique,
que nous confessons dans le Symbole sacré de la foi. Ils forment
une assemblée d'adeptes du Seigneur, qui croient en lui, sans avoir
été vraiment régénérés par le
bain de la renaissance, sans être véritablement saints et
parfaits. A moins que leur Église visible soit celle des imparfaits,
tandis que l'autre, l'invisible, serait celles des parfaits et n'aurait
d'existence que dans leur imagination.
Appeler assemblée des saints, Église invisible,
l'ensemble des élus, qui ne se connaissent pas les uns les autres,
qui ne sont pas organiquement liés en un tout, il y a contradiction.
Car 1) Comment ceux qui ne sont jamais réunis ensemble peuvent-ils
être une assemblé ? 2) Comment l'Église composée
d'individus peut-elle être invisible ? Église et invisible
sont deux concepts contradictoires ou plutôt opposés.
Dans le premier cas, ils considèrent comme assemblée,
Église, donc quelque chose de visible, ce qui n'a pas encore été
réuni et, dans le second, ils se contredisent en l'appelant invisible.
La Congregatio Sanctorum n'existe pas et ne peut exister.
Elle n'existe pas, parce que Une est l'Église sainte, catholique
et apostolique, indivisible et visible, formée par tous ceux qui
sont régénérés en elle. Quelque chose qui soit
à la fois visible et invisible n'existe pas.
Ceux qui n'ont pas été régénérés
par la grâce divine qui opère dans l'Église une, sainte,
catholique et apostolique, ne forment aucune Église, ni visible
ni invisible.
L'Église dite protestante n'est qu'une notion abstraite.
Elle est privée du principe divin, de l'autorité divine et
historique. Elle est tout entière tributaire des pensées
et des actes humains, sans caractère stable et inaltérable.
Si les protestants considèrent comme Congregatio Sanctorum, l'Église
visible qu'ils forment, à quoi sert alors l'Église invisible
? Et à nouveau on se demande, comment ceux qui la composent sont-ils
saints, puisque selon leurs propres principes, l'homme s'est définitivement
corrompu après le péché ?
Qui leur a confirmé leur renaissance, leur sainteté,
leur réconciliation et leur communion avec Dieu ? Qui leur a prouvé
que la grâce du Christ opérait en eux ? Qui a témoigné
de l'effusion de l'Esprit Saint en eux, de l'abondance des dons divins,
des charismes divins ?
Tout n'est donné avec certitude et autorité
que dans l'Église une, sainte, catholique et apostolique seulement.
Celui qui a été régénéré en elle,
reçoit la parfaite assurance de sa communion avec Dieu.
4. AUTHENTICITÉ ET AUTORITÉ DE L'ÉGLISE
L'Église en tant qu'institution divine est dirigée
par le saint Esprit ; Il demeure en elle et en fait la règle infaillible
des dogmes, "la colonne et le fondement de la vérité." C'est
l'Église qui garde pure et inaltérée la doctrine apostolique.
Elle seule peut conduire à la vérité, être le
seul juge infaillible, en mesure de se prononcer sur les vérités
salutaires de la doctrine révélée. L'Église,
une, sainte, catholique et apostolique, représentée par tous
ses ministres en Conciles œcuméniques, est le seul juge authentique,
le seul gardien naturel proposé à la garde de la doctrine
inspirée. L'Église seule décide de l'authenticité
et de l'autorité des Saintes Écritures. C'est elle qui garantit
et conserve rigoureusement dans son sein la tradition et la doctrine apostolique
pures et inaltérées. Elle seule peut confirmer, expliquer
et formuler les vérités, assistée par le Saint Esprit.
Seule l'Église conduit au Christ ceux qui croient
en lui et leur donne la droite intelligence des Saintes Écritures.
Elle seule garde ses enfants sur la voie du salut. Elle seule les guide
avec certitude vers le salut. En elle seule les fidèles possèdent
la ferme assurance des vérités auxquelles ils croient et
le salut de leur âme. Hors de l'Église, cette arche de Noé,
il n'y a aucun salut. "Nous croyons que le saint Esprit enseigne l'Église,
dit la Confession de Dosithée. Il est le vrai Consolateur que le
Christ envoie de la part du Père pour enseigner la vérité
et chasser les ténèbres loin de l'esprit des croyants."
Sans l'autorité de l'Église, il n'y a rien
de stable, rien de rigoureux, rien de sûr pour le salut. Seule l'autorité
de l'Église conserve pur et sans tâche le dépôt
apostolique ; par elle seule sont transmises pures et sans tâche
les vérités de la prédication apostolique. Sans l'autorité
de l'Église, le contenu de la foi peut être altéré,
la prédication apostolique n'être plus qu'un vain mot. Sans
l'Église visible fondée par Dieu, aucune union peut exister
entre les membres d'une quelconque communauté qui ne serait pas
le Corps du Christ, car, le Corps du Christ, c'est son Église, dont
il est la tête. Sans l'Église, personne ne peut être
uni au Corps du Christ ; nul, s'il n'a pas été régénéré,
s'il n'est pas devenu participant de la grâce qui est dans l'Église,
ne peut devenir membre du Christ.
Ceux qui définissent l'Église comme une
société invisible, une assemblée d'élus, de
saints, le Congregatio Sanctorum, société de foi et d'Esprit
Saint, dans laquelle agirait le Sauveur, s'excluent eux-mêmes de
la grâce divine dispensée par l'Église, à laquelle
ils n'appartiennent pas.
Ceux qui nient l'Église visible du Christ, nient
également la nature de l'Église, c'est-à-dire son
caractère concret, qui en fait une institution divine sur la terre
où est perpétuée l'œuvre rédemptrice du Sauveur.
Ceux qui aiment à se croire de la société
invisible des saints, faite des saints de toute la terre connus de Dieu
seul, ceux qui pensent que par une foi toute théorique dans le Sauveur
deviennent participants du Saint Esprit, qui croient que le Sauveur opère
leur salut sans la méditation de l'Église qu'Il a fondée,
ceux-là s'égarent, car extra ecclésiam nulla salus.
Hors de l'Église une, sainte, catholique et apostolique, il n'y
a aucun salut. Cette Église est visible, elle n'est pas une simple
association d'hommes qui croient en Christ. Elle est une institution divine.
En elle s'opère la rédemption de l'homme. En elle l'homme
communie avec Dieu et devient fils de Dieu.
Les protestants qui ont abandonné l'Église
visible du Christ pour fonder leurs propres communautés de saints
pèchent contre le caractère essentiel de l'Église.
Ils interprètent l'œuvre de la rédemption comme une théorie
théologique capable de sauver celui qui l'étudie ou l'accepte.
Mais l'œuvre de la rédemption n'est pas une simple théorie
théologique. Elle est un acte mystique accompli dans l'Église
visible du Christ. C'est cette œuvre qui donne le salut, qui fait des fidèles
des participants du saint Esprit. Hors de l'Église, il n'y a aucune
théorie de la foi, aucune société qui mène
à la communion avec Dieu. Le Seigneur a dit: "Celui qui croira et
se fera baptiser sera sauvé." C'est le Seigneur qui a dressé
l'autel visible de l'Église. C'est pourquoi il existe avec la théorie
l'acte, l'acte selon la vérité qu'il a transmise à
sa sainte Église, unique accès à la vie, et dont le
Christ en est la tête. C'est à elle que nous devons nous remettre.
C'est d'elle que nous devons apprendre la vérité et recevoir
notre salut. Elle seule est la colonne et le fondement de la vérité,
parce que l'Esprit, le Consolateur, demeure à jamais en elle. Le
vénérable Dosithée dit à propos de l'Église
ceci: "Nous devons, sans aucune hésitation, croire en l'Écriture,
mais pas autrement que ne l'enseigne l'Église catholique. Les hérétiques
reçoivent certes la sainte Écriture, mais ils la déforment
par des métaphores, des homonymies, des sophismes de la sagesse
humaine qui confond l'inconfondable et se joue de ce qui ne peut l'être.
Si chaque jour on devait adopter les opinions des uns et des autres, l'Église
catholique ne serait pas ce qu'elle a été jusqu'à
ce jour, par la grâce du Christ, ayant une seule opinion sur la foi,
croyant inébranlablement la même choses. Elle serait déchirée
par une multitude d'hérésies, elle ne serait plus l'Église
sainte, la colonne et le fondement de la vérité, sans tâche,
sans rides. Elle serait celle des malicieux, celles des hérétiques,
qui après avoir été instruits par elle l'ont, sans
scrupules, rejetée. Aussi nous croyons que le témoignage
de l'Église catholique n'est pas inférieur à l'autorité
de l'Écriture divine. Les deux sont l'œuvre du même et seul
Esprit. Un homme qui parle de lui-même peut pécher, égarer
et s'égarer. L'Église catholique ne parle jamais d'elle-même,
mais par l'Esprit de Dieu, le Maître qui l'enrichit perpétuellement.
Il lui est impossible de pécher, de s'égarer et d'égarer.
Elle est égale à la divine Écriture et possède
l'autorité infaillible et perpétuelle."
Saint Cyrille de Jérusalem dit : "Aime à
t'instruire et apprends de l'Église quel sont les livres de l'Ancien
et du Nouveau Testament acceptés par tous. Pourquoi perdre son temps
avec ceux qui sont douteux ? Lis donc les vingt-deux livres de l'Ancien
Testament, traduits par les soixante-dix docteurs."
Derrière les paroles de Cyrille apparaît
l'autorité de l'Église. Le patriarche Denys, lors du Concile
de Constantinople de 1672, a dit à propos de l'infaillibilité
de l'Église : " Quant à l'Église catholique orthodoxe,
nous disons qu'elle est infaillible, guidée qu'elle est par sa propre
tête, le Christ, et enseignée par l'Esprit de vérité.
Il lui est donc impossible de se tromper ; c'est pourquoi elle est appelée
par l'Apôtre colonne et fondement de la vérité. Elle
est visible et ne fera jamais défaut aux orthodoxes jusqu'à
la fin du monde."
- Saint Nectaire d'Égine