Ephésiens 6:2 Honore ton père et ta mère c’est le premier commandement avec une promesse,
3 afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre.
L'apôtre Paul reprend un des dix commandements que Dieu lui-même avait écrit sur les tables de pierre. Que signifie honorer ses parents ? Pour un enfant, c'est certainement leur être soumis, comme on lit au verset précédent :
Ephésiens 6:1 Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste.
Mais il serait surprenant que ça se limite à cela et que Paul ne fasse que répéter en d'autres mots la même chose. D'ailleurs quand on devient adulte et qu'on se marie, on quitte alors son père et sa mère, on n'a plus à leur être soumis. De toute façon, dans un couple, il y a maintenant quatre parents concernés aux idées souvent différentes, ce serait impratiquable d'être soumis aux quatre parents.
La forme adjective (timios) se retrouve dans les expressions suivantes : le sang précieux de Christ (1Pi.1:19), les pierres précieuses (Ap.17:4), les promesses précieuses (2Pi.1:4). Ce qui est précieux a un grand prix.
La forme nominale (timè) se retrouve dans les expressions suivantes : rachetés à un grand prix (1Co.6:20, 7:23), dignes de tout honneur (1Ti.6:1), à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles (Ap.5:13).
La forme verbale (timaô) montre qu'on peut honorer des lèvres (Mt.15:8), tandis que dans le passage suivant, l'idée de la valeur estimée sur le plan monétaire ressort clairement :
Matthieu 27:9 Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète : Ils ont pris les trente pièces d’argent, la valeur (timè) de celui qui a été estimé (timaô), qu’on a estimé (timaô) de la part des enfants d’Israël ;
Le passage suivant est intéressant, Mt.15:4, car il met en contraste les verbes honorer et maudire, donc honorer signifie aussi parler en bien de quelqu'un, l'estimer, comme dans le cas de Gamaliel qui était estimé (timios) de tous, Ac.5:43.
Matthieu 15:4 Car Dieu a dit : Honore (timè) ton père et ta mère ; et : Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
On retrouve ce sens de parler en bien dans la bouche de Jésus :
Jean 8:49 Jésus répliqua : Je n’ai point de démon ; mais j’honore (timaô) mon Père, et vous m’outragez.
1 Pierre 2:17 Honorez (timaô) tout le monde ; aimez les frères ; craignez Dieu ; honorez (timaô) le roi.
Jean 12:26 Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera (timaô).
Ce n'est donc vraiment pas BRILLANT de dire du mal de ses parents... !
Proverbes 20:20 Si quelqu’un maudit (voir note) son père et sa mère, sa lampe s’éteindra au milieu des ténèbres.
Exode 21:17 Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
L'honneur dépasse cependant le fait de dire du bien de quelqu'un, l'honorer c'est aussi de pourvoir à ses besoins, c'est ce que les barbares de l'île de Malte avaient fait pour honorer Paul (Ac.28:10), c'est ce que Paul encourage Timothée à faire avec les vraies veuves (1Ti.5:3, cf. Ac.4:34) et les anciens qui servent efficacement, surtout les prédicateurs, 1Ti.5:17
Actes 28:10 On nous rendit de grands honneurs (timaô), et, à notre départ, on nous fournit les choses dont nous avions besoin.
1 Timothée 5:3 Honore (timaô)les veuves qui sont véritablement veuves.
Actes 4:34 Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix (timè) de ce qu’ils avaient vendu
1 Timothée 5:17 Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur (timè), surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement.
Il en ressort donc que honorer ses parents, c'est leur obéir quand nous sommes enfants, c'est toujours les estimer et parler en bien d'eux et c'est aussi prendre soin d'eux s'ils se retrouvent dans le besoin, sinon, non seulement, on n'honore pas nos parents, Paul va jusqu'à dire qu'on a renié la foi ! 1Ti.5:8 et Jésus rajoute alors qu'on annule la Parole de Dieu ! Mt.15:6.
1 Timothée 5:4 Si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu’ils apprennent avant tout à exercer la piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs parents ce qu’ils ont reçu d’eux ; car cela est agréable à Dieu.
5 Celle qui est véritablement veuve, et qui est demeurée dans l’isolement, met son espérance en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières.
6 Mais celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante.
7 Déclare-leur ces choses, afin qu’elles soient irréprochables.
8 Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle.
Matthieu 15:4 Car Dieu a dit : Honore (timè) ton père et ta mère ; et : Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
5 Mais vous, vous dites : Celui qui dira à son père ou à sa mère : Ce dont j’aurais pu t’assister est une offrande à Dieu,
6 n’est pas tenu d’honorer son père ou sa mère. Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition.
Revenons maintenant sur la seule promesse rattachée à l'un des 10 commandements
Ephésiens 6:2 Honore ton père et ta mère c’est le premier commandement avec une promesse,
3 afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre.
C'est tout à fait logique ; les parents honorés vont vivre plus longtemps car leurs besoins physiques et émotionnels seront comblés, les enfants qui agissent ainsi envers leurs parents donnent le bon exemple à leurs propres enfants qui auront tendance eux aussi à agir de même envers eux ! Ainsi les gens qui honorent leurs parents seront aussi honorés par leurs propres enfants et vivront heureux longtemps sur la terre, mais s'ils négligent leurs parents, ils peuvent s'atttendre aussi à être négligés par leurs propres enfants, tristes et oubliés, dans le besoin aussi, surtout à cette époque où il n'y avait pas de filet social. Dans les sociétés occidentales, l'état prend en charge le bien-être physique des gens âgés, mais ne peut rien faire sur le plan émotionnel cependant. D'où la valeur de cette promesse divine, prends bien soin de tes parents et tu vivras heureux et longtemps sur la terre !
Cela me rappelle l'histoire d'un indien qui devait s'occuper de son vieux père impotent. Un jour, il décida d'aller le mener en forêt pour le laisser à lui-même et dépérir rapidement parce qu'il était las d'en prendre soin. Le fils de l'indien lui a demandé de l'accompagner. L'indien lui a demandé : "pourquoi, mon fils ?" et son fils de lui répondre :" Parce que je veux savoir où il faut que je t'emmène quand tu seras vieux !"
Note :
Le verbe hébreu qalal traduit par maudire veut dire aussi alléger, diminuer, rabaisser, mépriser (Ge.16:5). Ce n'est pas une mince affaire, celui qui dit des choses dégradantes envers Dieu (Lé.24:10-16) ou son prochain mérite de mourir. Schimeï nous donne un exemple de paroles de malédiction alors qu'il s'adressait avec colère à David, il connut une mort violente préaturée (2Samuel 16:5-8 et 1Rois 2:46). L'enfant qui rappelle les fautes de ses parents suit le périlleux chemin de Schiméï, que Dieu lui fasse grâce pour qu'il revienne à des meilleures dispositions pour bénéficier de la bénédiction de Dieu dans sa vie.
Genèse 8:8 Il lâcha aussi la colombe, pour voir si les eaux avaient diminué (qalal) à la surface de la terre.
2Samuel 16:5 David était arrivé jusqu’à Bachurim. Et voici, il sortit de là un homme de la famille et de la maison de Saül, nommé Schimeï, fils de Guéra. Il s’avança en prononçant des malédictions (qalal),
6 et il jeta des pierres à David et à tous les serviteurs du roi David, tandis que tout le peuple et tous les hommes vaillants étaient à la droite et à la gauche du roi.
7 Schimeï parlait ainsi en le maudissant: Va-t’en, va-t’en, homme de sang, méchant homme!
8 L’Eternel fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, dont tu occupais le trône, et l’Eternel a livré le royaume entre les mains d’Absalom, ton fils; et te voilà malheureux comme tu le mérites, car tu es un homme de sang!
1Rois 2:46 Sur l’ordre du roi, Benaya, fils de Yoyada, sortit du palais avec Schiméi et le tua. Dès lors, l’autorité royale de Salomon fut fermement établie.
Lévitique 24:10 Le fils d’une femme israélite et d’un homme égyptien, étant venu au milieu des enfants d’Israël, se querella dans le camp avec un homme israélite.
11 Le fils de la femme israélite blasphéma et maudit le nom de Dieu. On l’amena à Moïse. Sa mère s’appelait Schelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan.
12 On le mit en prison, jusqu’à ce que Moïse eût déclaré ce que l’Eternel ordonnerait.
13 L’Eternel parla à Moïse, et dit:
14 Fais sortir du camp le blasphémateur; tous ceux qui l’ont entendu poseront leurs mains sur sa tête, et toute l’assemblée le lapidera.
15 Tu parleras aux enfants d’Israël, et tu diras: Quiconque maudira son Dieu portera la peine de son péché.
16 Celui qui blasphémera le nom de l’Eternel sera puni de mort: toute l’assemblée le lapidera. Qu’il soit étranger ou indigène, il mourra, pour avoir blasphémé le nom de Dieu.
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