À la question : «Où est le Dieu d'Élie ?», nous répondons: «Là où il
a toujours été, sur son trône !» Mais où sont les Élie de Dieu ? Nous
savons qu'Élie était «un homme de la même nature que nous» Ja.5:17,
mais, malheureusement, nous ne sommes pas des hommes de prière comme
lui ! Un homme qui prie équivaut à une majorité, car Dieu est avec lui.
Aujourd'hui, Dieu laisse les hommes de côté, non parce qu'ils sont trop
ignorants, mais parce qu'ils se montrent trop indépendants. Frères, nos
capacités se changent en handicaps, et nos talents en pierre
d'achoppement !
(...) Élie vivait avec Dieu. Il songeait au péché de la nation
de la même façon que Dieu, il avait la même attitude envers le péché
que Dieu, il condamnait le péché de la même façon que Dieu. Il mettait
toutes sa passion dans ses prières, il dénonçait avec fougue le mal qui
sévissait dans le pays. Il prêchait avec rudesse. (...) L'Éternel
ordonna à Élie: «Cache-toi», puis, de nouveau : «Présente-toi». Nous
commettrions une erreur de nous cacher alors que nous devrions
reprendre des rois en son nom ; nous en commettrions une autre si nous
prêchions quand l'Esprit nous appelle à attendre le Seigneur.
(...) Dieu enjoignit à Élie de se rendre à Kerith, puis à
Sarepta. Pour prendre une chambre dans un hôtel 4 étoiles ? Non !
Absolument pas ! À ce prophète de Dieu, ce prédicateur de la justice,
l'Éternel intima l'ordre d'habiter chez une veuve dans la misère !
Plus tard la prière d'Élie sur le mont Carmel constitua une
requête courte et précise, un véritable chef-d'oeuvre : «Réponds-moi,
Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c'est toi,
Éternel, qui es Dieu, et que c'est toi qui ramènes leur coeur !»
1R.18:37. E.M. Bounds affirme, à juste titre, que toute prière
publique, courte et puissante, procède d'une longue intercession
secrète. Élie pria, non pour la destruction des prêtres idolâtres, non
pour que la foudre consume le peuple rebelle d'Israël, mais pour que se
manifestent la gloire et la puissance de Dieu.
(...) O, mes frères dans le ministère ! Notre prière consiste en grande
partie à donner des conseils à Dieu. Notre prière s'élève, édulcorée
par notre ambition, pour nous-mêmes ou pour notre confession. Notre but
ne doit tendre que vers Dieu seul. C'est son honneur que l'on bafoue,
son Fils que l'on ignore, ses lois que l'on transgresse, son livre que
l'on oublie, sa maison que l'on transforme en bureau de bienfaisance.
Quand Dieu a-t-il besoin de plus de patience envers son peuple,
sinon quand il «prie» ? Nous lui expliquons ce qu'il doit faire, et
comment il doit le faire. Dans nos prières, nous nous permettons de
juger et donner notre avis. Bref, nous faisons tout sauf prier.
(...) L'homme qu parviendrait à conduire les croyants à prier,
inaugurerait, sous la houlette de Dieu, le plus grand réveil que le
monde ait jamais connu. Il n'existe pas le moindre manquement en Dieu.
Il peut le faire. Ep.3:20.
- Leonard Ravenhill «Pour quand le Réveil ?» P.31-36