L’étude
réalisée par le département média de la SOFRES souligne le maintien des
croyances au sein de la population (la pratique de la prière ou de la
méditation concerne une personne sur deux), même si la proportion de
personnes priant régulièrement est toujours particulièrement faible.
Elle confirme également l’individualisation de la pratique religieuse
et l’existence de pratiques hors des lieux de culte, la prière se
faisant le plus souvent chez soi, et seul. Enfin, si la prière adressée
à Dieu est la plus fréquente, la prière de louange cohabite avec un
rapport plus individuel et pragmatique à la religion (prière sans
destinataire, à des fins de guérison, de tonus, ou " antistress ").
La prière ou la méditation est une pratique qui concerne la
moitié des Français : 50 % d’entre eux déclarent qu’il leur arrive de
prier ou de méditer. Ces pratiques concernent un peu plus les femmes
que les hommes (54% contre 46%), les personnes âgées plus que les
jeunes (75% chez les plus de 65 ans et 38% chez les 18-24 ans), et
progresse logiquement à mesure que la pratique religieuse se fait plus
régulière chez les catholiques (96% chez les pratiquants réguliers, 76%
chez les pratiquants occasionnels et 42% chez les non pratiquants).
Mais l’on constate que 24% des personnes sans religion déclarent elles
aussi méditer ou prier, confirmant ainsi l’existence d’une vie
spirituelle indépendante de l’adhésion à une religion.
Notre étude confirme que les plus jeunes (18-24 ans) prient plus
fréquemment que certains de leurs aînés : 20% déclarent prier
régulièrement, contre 10% des 25-34 ans, 14% des 35-49 ans et 23% des
50-64 ans. Un certain nombre de recherches ont montré ces dernières
années une poursuite de l’affaiblissement du catholicisme, mais avec
une atténuation chez les jeunes (cf. le succès des Journées Mondiales
de la Jeunesse), les générations du baby-boom, qui avaient accompagné
et soutenu les mouvements d’abandon de la religion et de permissivité,
ayant aujourd’hui vieilli, et rejoint les personnes âgées dans leur
rapport à la religion.
Dans l’ensemble de la population, la prière régulière concerne un peu
plus d’une personne sur cinq (22%), 20% déclarant prier régulièrement
et 57% jamais.
Cette étude confirme également le caractère individuel du rapport à la
religion et l’existence de pratiques en dehors des institutions
religieuses. La prière demeure en effet avant tout une activité
essentiellement privée (79 % des " priants " le font chez eux, 48% dans
un lieu de culte et 20% " en déplacement ") et individuelle (87 %
déclarent prier seul et 13% seulement en famille). Si les catholiques
pratiquants réguliers ont une plus forte propension à prier au sein de
l’institution religieuse (84% déclarent prier dans un lieu de culte) et
collectivement (27%), la pratique individuelle (73%) ou au sein du
foyer (78%) y est également marquée.
Enfin, si les oraisons continuent d’être adressées
prioritairement à Dieu (65%) et à la Vierge Marie (35%) et au Christ
(25%), notamment par les catholiques pratiquants réguliers, la prière
peut être envisagée telle une parole ouverte vers l’Autre qu’il soit
humain ou divin, ou n’avoir aucun destinataire particulier. A côté de
la prière de louange et de remerciement de Dieu (45%) ou de la prière
de demande pour le monde (39%), " désintéressées ", existent des
prières plus " individualistes ", tournées vers soi ou vers les autres,
plus fréquentes chez les jeunes ou les personnes sans religion : " pour
demander une guérison, une réussite ", pour " se donner des forces pour
vivre " ou enfin plus simplement " pour déstresser ".
Ceci confirme largement l’existence d’une vie spirituelle sans
appartenance religieuse, hors les lieux de culte, et parfois même sans
pratique. Rien de surprenant, en conséquence, à ce que les personnes
qui prient inspirent d’abord le respect (67%) plutôt que l’indifférence
(24%), seules 2% des personnes interrogées jugeant cela " ridicule et
dépassé ".
Source: Etudes Sofres