Dans ce monde où
il est bon de tendre l’oreille à beaucoup d’échos, où
il est respectable de faire preuve d’ouverture d’esprit et de discourir
sur de nombreux sujets, et ce même au sein de la chrétienté,
Dieu dit à chacun de ses enfants: « Fais silence et écoute-moi
».
Que de fois ne venons-nous
pas devant le Grand Dieu avec un flots de paroles ! Nous nous tenons devant
Lui, par la foi, mais nous ne recherchons pas réellement un dialogue,
nous ne venons pas toujours pour l’écouter et être enrichi
de ses paroles qui sont «vérité et vie».
En fait, nous nous
écoutons parler de Lui, nous sommes pleins de notre faible connaissance
de Lui et des choses révélées, mais nous n’avons plus
de place dans notre vie pour l’écouter. Le bruit est autant en nous
qu’à l’extérieur, que dans ce monde tumultueux.
Or, la voix du Seigneur
Jésus se fait entendre parmi tout ce brouhaha.
« Venez à
l’écart … et réjouissez-vous de la vraie grâce dans
laquelle vous êtes, et non principalement dans ce qu’il vous a été
donné d’accomplir pour moi. Vous avez beaucoup parlé, maintenant
écoutez plutôt ce que j’ai à vous dire. »
Marc 6:30-32 ; Luc
10:17-20
Ne soyons pas comme
Samson qui dans l’élan de son combat, de sa mission, a oublié
de s’abreuver aux eaux de la grâce (Juges 15:15-19). La victoire
est grande et pourtant il défaille! Il s’est desséché
et voit son énergie s’évanouir. l'Eternel lui indique alors
un rocher d’où jaillira, après que Dieu le fendit, les eaux
de la vie.
Ce « rocher »
c’est Christ. Il a été frappé pour notre salut. Et
par son sacrifice, les eaux de la grâce ont jailli en vie éternelle
pour tous ceux qui lui ont ouvert leur coeur.
Nous prenons régulièrement
l’exemple de Marie de Béthanie (Luc 10:39) pour nous encourager
les uns les autres à nous mettre aux pieds du Seigneur Jésus
afin de l’écouter. Mais ne sommes-nous pas plutôt comme les
disciples qui regardaient à eux-mêmes et se raisonnaient pour
savoir qui était le plus spirituel, qui en ferait le plus pour le
Seigneur?
Alors qu’ils l’appellaient
« Rabboni », ont-ils, comme nous-mêmes, vraiment écouté
ses paroles?
Ne leur jetons pas
la pierre! Combien de fois sommes-nous devant le Seigneur Jésus
dans le silence afin être étreint par son amour, et pour laisser
l’Esprit de Dieu nous apporter ce qui est à Christ au travers de
la méditation des Saintes Ecritures?
Dans ce silence, à
l'écart des vains bruits de ce monde et de nos propres raisonnements,
nous sommes introduits dans la sphère de l’Amour de Dieu, dans le
royaume du Fils de son Amour.
Il n’est dès
lors plus de mots pour exprimer l’adoration qui remplit notre coeur par
l’Esprit.
Ne cherchons pas plus
loin la raison de notre inconstance, de notre vie faite de hauts et de
bas, où moments de communion avec le Père et le Fils et périodes
tristes et sombres d’éloignement se succèdent tour à
tour.
Après avoir
écouté et avoir été enrichi de la présence
de Dieu, nous oublions de revenir constamment à cette source divine
de toutes bénédictions, et sans laquelle notre vie s’assèche
et notre foi devient aride.
Disons plutôt
avec le Psalmiste:
Dieu! tu es mon Dieu;
je te cherche au point du jour; mon âme a soif de toi, ma chair languit
après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau,
voir ta force et ta gloire, comme je t'ai contemplé dans le lieu
saint. Car ta bonté est meilleure que la vie; mes lèvres
te loueront. Ainsi je te bénirai durant ma vie, j'élèverai
mes mains en ton nom. Mon âme est rassasiée comme de moelle
et de graisse, et ma bouche te louera avec des lèvres qui chantent
de joie. Quand je me souviens de toi sur mon lit, je médite de toi
durant les veilles de la nuit; Car tu as été mon secours,
et à l'ombre de tes ailes je chanterai de joie. Mon âme s'attache
à toi pour te suivre, ta droite me soutient.
Psaume 63
Oh! bien sûr,
nous connaissons de tels passages de la Bible et d’autres. Nous les citons,
nous parlons et nous en parlons, nous tendons l’oreille de tous côtés,
et nous en oublions de venir aux pieds du Seigneur Jésus pour entendre
ce qu’Il a à nous dire, ses communications intimes.
Comment se fait-il
que nous avons parfois si peu de cette force qui vient d’en-haut? Ne sommes-nous
pas trop souvent las et fatigués du chemin?
Et pourtant Dieu nous
donne cette merveilleuse promesse:
Mais ceux qui s’attendent
à l’Eternel renouvelleront leurs forces; ils s’élèveront
avec des ailes, comme des aigles, ils courront et ne se fatigueront pas,
ils marcheront et ne se lasseront pas.
Esaïe 40:31
Dans le verset suivant,
en Esaïe 41:1, et sans entrer dans sa portée prophétique,
Dieu nous dit de faire silence, de nous approcher … et ensuite de parler.
Voilà la clé
pour renouveler nos forces; nous approcher, écouter et ensuite parler
et non l’inverse!
Alors nous pourrons
être « touché » par Dieu, et Il mettra ses paroles
dans notre bouche (Jérémie 1:9). Il touchera nos lèvres
impures (Esaïe 6:5-7) tant il est vrai qu’il y a transgression dans
la multitude de nos paroles (Proverbes 10:19).
Dieu connaît
nos paroles avant que nous les prononçons (Psaume 139:4) car Il
lit dans nos coeurs. Que ceux-ci soient occupés de la Personne bénie
et adorable du Seigneur Jésus Christ afin que notre adoration déborde
et que notre bouche témoigne et parle pour Lui.
L’adoration peut être
et doit être également un culte silencieux, une reconnaissance
qui remplit tout notre être.
Etre à tes pieds
comme Marie,
Laissant les heures
s'écouler
Dans un silence qui
s'oublie,
Jésus pour
te laisser parler.
Etre à tes pieds
dans la tristesse,
Trouvant, pour toutes
mes douleurs,
Ta sympathie et ta
tendresse,
Ta bonté qui
tarit mes pleurs;
Sur tes pieds saints,
à ta louange,
Répandre, ô
Sauveur méprisé,
Le parfum pur et sans
mélange
D'un vase d'albâtre
brisé;
Culte béni d'un
coeur qui t'aime,
Encens dont le ciel
est rempli,
Gardé pour
le moment suprême
De ton sacrifice accompli
...
Ah! qu'à tes
pieds, Seigneur, je reste,
Et, qu'ici-bas, ma
faible voix
Exalte, unie au choeur
céleste,
Le Fils de Dieu mort
sur la croix!
Hymnes et Cantiques
n°134
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Sébastien Théret