C'est un inépuisable sujet de blagues d'un goût douteux : le cerveau des femmes est plus petit que celui des hommes. Toutefois, les beaux-frères et les vieux «mononcles» ignorent sans doute que le cerveau féminin contient plus de matière grise - la partie du cerveau qui permet de penser - que le leur.
Soyons justes : en dépit de cette différence, les résultats des hommes et des femmes lors de tests d'intelligence sont les mêmes. Mais notre «surplus» de matière grise expliquerait, selon les scientifiques, que nous soyons plus volubiles. Les hommes, eux, seraient plus doués pour s'orienter dans l'espace, ce qui les aiderait à retrouver leur chemin lorsqu'ils se perdent ou à monter des meubles Ikea.
L'homme de votre vie est avachi devant la télévision et ne répond à vos questions que par des grognements. Cliché ? Il semble, au contraire, que cette scène typique de la vie conjugale ait un fondement biologique. Deux scientifiques américains sont arrivés à la constatation suivante : pour écouter et interpréter une phrase complète, les femmes font appel aux deux hémisphères de leur cerveau alors que les hommes n'en utilisent qu'un seul. (D'où, peut-être, cette troublante impression qu'ils n'écoutent qu'à moitié ?)
L'utilisation conjointe de nos deux hémisphères pourrait être l'explciation à ce que toutes les mères de famille savent depuis longtemps et que beaucoup d'études tendent à confirmer : le cerveau des femmes aurait la capacité de faire plus d'une chose à la fois, et permettrait même de tenir plusieurs conversations en même temps ! Une faculté dont ne jouirait pas le cerveau masculin.
Nous avons un autre avantage sur les hommes. Grâce aux oestrogènes, notre cerveau vieillit moins vite. Avec l'âge, les facultés cognitives de l'être humain diminue, dont celle d'interpréter le langage. Chez les hommes, ce déclin peut débuter aussi tôt qu'à 35 ans, tandis que les femmes sont protégées jusqu'à la ménopause. À cette étape d eleur vie, cependant, les femmes perdent - temporairement - une partie de leurs talents pour décoder le langage. «Les femmes ont alors de la difficulté à saisir les indices non verbaux qui font eux aussi partie de la communication, comme le ton employé, certaines mimiques ou sous-entendus qui accompagnent ce qu'on est en train de dire, explique le docteur Teri James Bellis, de l'Université du Dakota du Sud. Et, en passant à côté de ces signaux, elles ont tendance à réagir de façon inadéquate.»
La science serait donc en mesure de faire la lumière sur deux principaux reproches qui alimentent la guerre des sexes depuis la nuit des temps : «Il n'écoute jamais !» et «Elle prend tout de travers !»
- Extrait d'un texte de Chantal Éthier (Châtelaine, avril 2003)