L'écoute est aussi nécessaire que le parler, car Dieu a mille et une choses à
nous dire. La prière est un dialogue, un libre échange de désirs et de pensées;
c'est un partage. C'est le «téléphone céleste!»
La Bible est un vaste manuel de prière. Je veux concentrer ton attention ici
sur un aspect de la prière qui est intimement lié au sujet de la plénitude de
l'Esprit. Il s'agit de l'intercession de l'Esprit.
1° Il intercède pour toi, il prie lui-même pour toi auprès du Père. 2° Il
intercède par toi, par ton moyen; il intervient en faveur des autres par ton
intermédiaire. Il se sert de toi dans le but de prier pour ceux qui ne savent
pas prier.
1° L'Esprit intercède pour toi
Jn.14:16-17, 1Jn.2:2. Tu as deux avocats; l'un est au ciel, à la droite du
Père, et l'autre au-dedans de toi. Quelle force incalculable!
Hé.7:24-26, 10:19-20. Avec de telles promesses et de telles exhortations,
pourquoi tant de chrétiens sont-ils si lents à bénéficier de cet accès direct à
la présence de Dieu? As-tu saisi, mon frère, l'immensité de l'oeuvre de Jésus en
ta faveur? Non seulement il t'a sauvé du jugement divin en effaçant tes péchés,
mais il vit pour te sauver aujourd'hui de la puissance du péché. Il t'offre non
seulement un salut au temps passé mais un salut, une délivrance actuels, à
chaque instant de ta vie.
L'activité que Satan vise avec le plus de malice et de persistance, c'est ta
vie de prière. S'il peut bloquer ta prière, il a paralysé toute ta vie
spirituelle.
Le diable enchaîné?
Satan lié? Il est vrai que son activité est limitée, comme elle l'a toujours
été, même du temps de l'Ancien Testament, Job 1:12, 2:6, par l'autorité de Dieu.
Mais lié? L'Apocalypse dit que, le jour où il sera lié, il ne séduira plus les
nations, Ap.20:3. Qui oserait prétendre que Satan ne séduit plus les nations
aujourd'hui? Si à présent Satan est lié, c'est avec une drôle de chaîne!
Jésus, qui connaissait dès l'origine l'état du coeur de Judas, n'a pas prié
pour lui, mais il a prié pour Pierre et pour les autres afin que leur foi ne
défaille pas, Lu.22:32, Jn.17:9,15. Nous avons un avocat qui prie pour nous et
que le Père exauce ! Jamais, jamais nous ne saurons suffisamment remercier Dieu
pour ce don. L'intercession du Fils de Dieu nous est aussi nécessaire que sa
mort expiatoire.
L'accusateur et l'avocat
La Bible est un livre d'images. De façon très claire, l'Esprit t'apprend la
vérité de l'intercession. Il te fait voir ton avocat assis à la droite du Père.
Debout à sa gauche se tient l'accusateur. Dès que tu commets une faute, Satan te
réclame: «Selon la loi de Dieu, insiste-t-il, cette âme m'appartient; son péché
me donne des droits sur sa personne.» Satan, en t'accusant devant Dieu, s'en
réfère aux exigences de la loi; il cherche à s'en servir pour t'écraser. Il
exerce par ce moyen une pression terrible sur ta conscience, pour te faire
croire, s'il est possible, que c'est en réalité Dieu qui t'accuse.
Qu'il est triste de voir de chers enfants de Dieu s'effondrer sous le poids
de ces accusations sataniques, parfois pendant des années entières ! Ils se
sentent tellement culpabilisés qu'ils n'ont plus le courage de prier; car
comment Dieu écouterait-il la prière d'un coupable ? Moins un croyant prie, plus
sa vie spirituelle dépérit et plus il trouve difficile ensuite de reprendre la
prière. Il n'a pas la force nécessaire pour repousser l'action du diable.
Satan aurait-il un droit d'accès ?
Un voyageur m'a raconté une fois l'histoire d'un champ qu'il avait vu dans un
pays oriental. Le propriétaire, en le vendant, avait tenu à garder pour lui
l'olivier qui se trouvait en plein milieu du champ. L'acquéreur comprit trop
tard, non sans chagrin, que l'ancien propriétaire pouvait y accéder autant qu'il
le désirait pour s'occuper de son arbre, et que la loi ne lui permettait en
aucun cas de l'en empêcher.
Ce cas illustre exactement ce que je viens de dire. Le Seigneur Jésus nous a
rachetés; nous lui appartenons et le diable ne peut plus nous avoir. Si nous
donnons au Seigneur tous les droits sur notre personne, notre âme est protégée
des interventions sataniques, mais si nous lui refusons un seul domaine de notre
vie, le diable parvient à y accéder sous prétexte qu'il a encore des droits «de
propriétaire». Nous avons mille fois intérêt à céder à notre Sauveur tous les
droits sur notre personne.
Quand un homme écoute la voix de l'accusateur, il s'enfonce de plus en plus
dans le découragement. Alors comment doit-il faire pour s'en libérer ?
Le Saint-Esprit intervient en ta faveur
C'est là précisément que nous voyons l'efficacité de l'intercession du
Saint-Esprit.
«L'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il
nous convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par
des soupirs inexprimables; et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est la
pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des
saints.» Ro.8:26-27
Au moment où Satan t'écrase par ses accusations, le Seigneur Jésus répond
pour toi devant le Père avec l'argument de son sang versé. Cet argument suffit
et le diable ne peut le contredire. Alors que Jésus plaide ta cause au ciel, le
Saint-Esprit agit sur ta conscience de manière à t'ouvrir les yeux sur ce qui se
passe. Au lieu d'entendre la voix de ton accusateur, il te faut écouter celle de
ton avocat pour que ta conscience soit libérée de son fardeau. Le Saint-Esprit
s'accorde avec le Seigneur Jésus pour effacer de ta conscience le sentiment
intolérable de culpabilité qui bloquait ta prière et te plongeait dans le
désespoir. Autrement dit, le Saint-Esprit intercède pour toi. Loin de te
condamner, il prend ta défense, il te relève, il te redonne la joie de ton
salut.
...si tu es rempli de l'Esprit
Seulement, ne te laisse pas bercer par l'illusion désastreuse qu'il le fera
automatiquement quels que soient ton comportement et ton attitude. N'oublie pas
que l'intercession de l'Esprit, comme les autres opérations progressives que
nous avons étudiées est une manifestation de sa plénitude. Son intercession sera
efficace dans la mesure où tu lui permettras de te remplir et pour cela il te
faut veiller à marcher selon les principes qu'il a révélés.
Souviens-toi des trois conditions essentielles de sa plénitude: la repentance
instantanée, accompagnée d'une confession de péché; l'obéissance instantanée et
une foi entière, qui compte sur Christ pour toutes choses. Si tu 1'attristes, si
tu lui résistes, si tu es incrédule, il ne te remplira pas. Il va sans dire que
l'Esprit de vérité exige de toi une véracité absolue. Il veut que tu admettes
toute ta faute et que tu places honnêtement ta cause entre ses mains sans
chercher à te justifier, à te «blanchir» ou à t'excuser. Tu retrouveras ta
communion avec Dieu à condition de marcher dans la lumière, ce qui signifie:
purifier chaque fois ta conscience, par la confession de ton péché.
Quand un homme doit faire face à un procès, il se confie normalement à un
avoué. Il lui livre tous les détails de la situation et ensuite il compte sur
lui pour mener à bout sa défense.
L'avoué, à son tour, après avoir pris connaissance des faits, remet la cause
de cet homme entre les mains d'un avocat de son choix. C'est ensuite à l'avocat
de paraître devant le juge et de plaider oralement la cause de l'accusé. Il y a
ainsi un accord parfait, une collaboration indispensable entre l'avoué et
l'avocat.
Cette analogie répond très bien à la conception biblique de l'intercession.
Si Jésus est ton avocat, celui qui parle pour toi devant la face de Dieu,
l'Esprit est alors plutôt ton «avoué». C'est lui qui effectue la liaison
nécessaire entre la terre et le ciel, entre toi et le Sauveur. Quand tu as
péché, ou quand tu es troublé, il place ta cause entre les mains de Jésus et il
t'apporte la réponse du ciel, le verdict: «Tu es acquitté; la loi n'a rien
contre toi.»
L'intercession de l'Esprit a eu son effet. Tu peux sauter de joie !
Un symbolisme précieux
Aaron, revêtu de ses robes sacrées, portait sur ses épaules deux pierres
d'onyx sur lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus d'lsraël. Il
portait également sur sa poitrine un pectoral avec douze pierres précieuses,
chacune ayant le nom d'une tribu, Ex.28:12,29. L'analogie est claire et elle
nous touche de très près: notre grand sacrificateur, Jésus, porte les noms des
siens, le tien aussi, à la fois sur ses épaules et sur son coeur. Autrement dit,
il se charge de la responsabilité de ton être entier. Par sa toute- puissance,
il prend sur ses épaules tout ton fardeau; il répond pour toi devant le Père.
Mais il le fait, non comme un simple devoir mais comme expression de son
amour, puisqu'il a gravé ton nom sur son coeur même. Mon frère, prends courage !
Dieu n'aurait pu trouver une image plus convaincante pour exprimer l'efficacité
de sa grâce, la délivrance que son Esprit opère en ta faveur.
Les mains de Jésus
Ton avocat n'a qu'à montrer les cicatrices dans ses mains devant la face de
son Père pour que toute contestation cesse. Tout est dit. La bouche de
l'accusateur est fermée. Tu entends la voix de Jésus qui te console:
«Voici, je
t'ai gravé sur mes mains !», Es.49:15,16.
Le Père se penche sur toi, le coeur ému, pour te prendre dans ses bras avec
cette parole d'amour: «Mon enfant, tu es pardonné, tu es à moi, je t'aime...
mais regarde une fois de plus les mains de mon Fils !»
Ne vois tu pas ? À chaque retour, à chaque confession de péché, à chaque
intervention du Saint-Esprit en ta faveur, tu es plus proche de Dieu. Le péché
te paraît plus affreux que dans le passé, l'amour de Dieu se manifeste en une
grâce plus abondante, le sacrifice de Christ te parle avec plus de force que
jamais.
2° L'Esprit intercède par toi
Jude nous exhorte à prier par le Saint-Esprit, Ju.20. Jean dit que Dieu a
fait de nous des sacrificateurs, Ap.1:6. Pierre dit que nous sommes un saint
sacerdoce royal, 1Pi.2:5,9.
Le rôle du sacrificateur consiste à s'interposer entre le peuple et l'éternel
de manière à effectuer une réconciliation entre les deux.
Apprends ton métier d'intercesseur
Ton plus grand privilège - et ta plus grande responsabilité - consistent à
plaider la valeur du sang de Christ pour ceux qui ne savent ou ne peuvent encore
le faire.
Ton rôle en tant que sacrificateur chrétien consiste à utiliser l'argument de
son sang versé.
La puissance de l'homme de Dieu
Je ne crois pas me tromper en disant que les deux choses les plus puissantes
sur cette terre sont l'amour et la prière, et elles vont ensemble. Élie a fermé
les cieux pendant trois ans et demi par la prière, ensuite il les a ouverts
toujours par la prière. Par la prière, il a appelé le feu du ciel sur son
sacrifice. Jacques dit qu'Élie était pourtant un homme de la même nature que
nous mais qu'il pria avec instance. La différence entre lui et les autres hommes
se situe, non dans son caractère, mais dans sa vie de prière.
Tous les hommes de Dieu dans la Bible savaient prier avec foi et Dieu a fait
des choses à peine croyables en réponse à leur cri. Regarde Moïse devant la mer
Rouge. Regarde Daniel jeté aux lions parce qu'il refusait d'arrêter de prier !
Par sa prière, Juda est revenu dans la terre promise. Paul, dans toutes ses
épîtres, assure ses lecteurs qu'il prie pour eux jour et nuit et, en même temps,
il exige d'eux qu'il prient pour lui. Il a parsemé toute l'Asie Mineure et les
Balkans de jeunes églises en une quinzaine d'années parce qu'il connaissait Dieu
face à face dans la prière. Sa vie était une intercession perpétuelle pour les
nations et les individus et, en outre, il portait sur son coeur l'immense
fardeau des communautés qu'il avait fondées.
L'histoire de l'église est remplie d'exemples d'hommes et de femmes de tous
les siècles qui, par la prière de la foi accomplirent des exploits impensables
au nom de Dieu le pense à une foule de noms: Huss, Waldo, Böhler, le Frère
Laurent, Wycliffe, Jonathan Edwards, William Booth, John Sung, Raymond Lull...
Je pourrais remplir des pages de leurs noms et encore je n'en aurais mentionné
qu'une petite fraction. Cette armée de l'éternel a maintenu, au cours des
générations, la flamme de la vérité: elle a ouvert les frontières et implanté
l'évangile là où il avait été totalement inconnu; elle a souffert et accepté
d'innombrables fois le martyre... Toutes ces personnes avaient une vie de prière
et d'intercession extraordinaire.
Des exploits fantastiques
Pense à ce petit groupe de frères Moraves, réfugiés à Herrnhut en Saxe chez
le comte Zinzendorf en temps de persécution: ils instituèrent une permanence de
prière qui dura cent ans ! De chez eux sortirent les premiers grands
missionnaires, allant aux quatre coins du monde alors connu. C'est par eux que
Wesley trouva la vérité évangélique par laquelle Dieu le régénéra et le poussa à
révolutionner la vie spirituelle de l'Angleterre au XVIIIème siècle.
Pense également à Hudson Taylor, souffrant et trahi par ceux qui auraient dû
le soutenir ! Il apprit à dépendre de Dieu seul pour les multiples besoins de
son immense oeuvre d'évangélisation pionnière en Chine. Par la foi il obtint
d'abord vingt-quatre nouveaux missionnaires pour ce pays et ceux ci furent
suivis par mille autres. Toute cette action fut accomplie sans recourir à des
moyens humains pour assurer l'approvisionnement des besoins matériels de
l'oeuvre.
Pense à George Müller qui, par la prière, en comptant sur Dieu seul, éleva
des milliers d'orphelins, maintint à peu près 250 missionnaires à l'oeuvre à
travers le monde, sans jamais demander aux hommes un seul sou
La vie extraordinaire de John Hyde
Un jeune missionnaire nommé John Hyde alla en Inde en 1892. Pendant le long
voyage en mer, il avait rencontré Dieu d'une façon nouvelle. Une fois arrivé, il
paraissait à ses collègues trop piétiste car il mettait la prière et l'étude de
la Parole de Dieu au- dessus de toutes ses autres responsabilités. Pourtant il
apprit très correctement deux langues indiennes: l'ourdou et le pendjabi.
Il y avait à cette époque des retraites chrétiennes annuelles à un endroit
appelé Sialkot auxquelles John Hyde assistait. Avant l'une de ces retraites, il
prit l'initiative de passer un mois entier dans l'intercession, accompagné de
deux autres hommes. Cette année-là, l'Esprit de Dieu s'empara de tous les
assistants d'une façon inouïe. On estime que des dizaines, sinon des centaines
de chrétiens autochtones furent appelés au service du Christ et, par la suite,
des milliers d'âmes sauvées.
Chaque année John Hyde répétait cette expérience avec des résultats de plus
en plus extraordinaires. À longueur d'année, outre l'évangélisation des villages
et d'innombrables autres travaux, il passait des nuits et des jours entiers dans
l'intercession. Le fardeau des millions d'êtres humains perdus, ignorants de
l'évangile, risquant l'enfer, l'amenait à se saisir de la puissance de Dieu avec
toujours plus d'insistance.
Après seize ans de ministère extrêmement bénis, il reçut de Dieu une nouvelle
vision, un nouveau fardeau. Le Saint-Esprit fit une telle pression sur son âme
qu'il exigea de Dieu le salut d'une âme en moyenne par jour au cours de l'année
suivante. Cette année, plus de quatre cents personnes furent, sauvées et
baptisées.
L'année suivante, l'Esprit de Dieu redoubla sa pression sur John Hyde: il fut
poussé à demander au Seigneur une moyenne de deux âmes chaque jour et cette
année plus de huit cents furent en effet sauvées. L'année d'après, Dieu lui
donna la foi de demander trois âmes par jour et cette prière fut également
exaucée.
À cette époque Dieu se servit de cet homme à travers tout le vaste pays de
l'Inde. Un Indien non chrétien remarqua un jour que Hyde «ressemblait à Dieu»:
c'était l'impression qu'il faisait même sur les inconvertis. Il y avait dans son
regard une lumière céleste, le rayonnement de son intimité avec Dieu. Des nuits
entières passées face contre terre, dans la présence divine, marquaient son
comportement; un amour extraordinaire émanait de sa personne et animait ses
gestes. Pourtant, il était souvent mal compris et devait subir parfois les
critiques d'autres missionnaires qui n'étaient pas habitués à son insistance sur
la priorité absolue de la prière et de l'obéissance à la voix de Dieu, coûte que
coûte.
La dernière année de sa vie, il demanda à Dieu non moins de quatre âmes par
jour. Sa santé, qui n'avait jamais été robuste devenait de plus en plus fragile
et pourtant il n'avait qu'une cinquantaine d'années. Il souffrait parfois
beaucoup, mais rien n'arrêtait la flamme d'intercession qui jaillissait de son
âme vers Dieu. Ceux qui l'ont connu estiment que des dizaines de milliers
d'indiens furent convertis durant sa courte vie. Il est parti pour être «avec
Christ» en 1912.
Une foi née de l'Esprit
Je pense aussi à ce missionnaire exceptionnel, J.O. Fraser, que Dieu envoya
faire une oeuvre d'évangélisation pionnière auprès des tribus primitives des
Lisous, dans le pays montagneux aux confins de la Chine et de la Birmanie.
Musicien et savant, il perdit sa vie pour apporter le salut à un peuple
abandonné et plongé dans l'occultisme. Il comprit enfin que la seule manière
d'implanter l'église dans cette région consistait à convertir des familles
entières.
Un jour de 1905, après quatre ans d'efforts, de prières et de souffrances,
Fraser eut la conviction que Dieu lui lançait un défi: le Saint-Esprit
l'invitait à demander avec foi la conversion de plusieurs centaines de familles
lisous. Il reçut alors la certitude de son exaucement; Dieu ne lui accorda pas
la foi d'en demander mille, mais une conviction inébranlable qu'il fallait un
minimum de plusieurs centaines de familles sauvées. Cependant il dut persévérer
dans l'évangélisation des tribus pendant dix ans sans voir aucune véritable
réponse à sa prière.
Finalement, en 1915, le Saint-Esprit lui lança un deuxième défi: celui de
demander à Dieu d'en fixer le moment. Si la réponse ne venait pas cette
année-là, il partirait travailler ailleurs en attendant que Dieu intervienne
d'une autre façon.
Le jour même où il commençait sa «dernière» tournée des villages, l'Esprit de
Dieu tomba sur la région. Non seulement famille après famille, mais village
après village se tournèrent vers le Dieu vivant. En cette même année Fraser
récolta une moisson d'environ six cents familles, un total de trois mille
personnes environ.
Quand l'Esprit pria par un cordonnier
Je pense également à ce pauvre cordonnier, il y a près de deux cents ans en
Amérique, qui priait en pleurant pour sa ville tout en réparant les souliers
dans son atelier.
Un certain vendredi, son fardeau spirituel devint intolérable. Fermant sa
boutique, il s'en alla dans les champs intercéder face contre terre pour cette
population indifférente. Vers trois heures de l'après-midi, il se releva,
convaincu que Dieu l'avait exaucé. Il demanda au pasteur de la région
d'organiser une réunion spéciale pour les gens qui s'intéressaient au salut de
leur âme. Le pasteur, incrédule, accepta à contrecoeur d'annoncer une réunion,
pour le lundi soir suivant, dans une maison particulière.
Ce soir là, la pièce fut bondée. Personne ne parla pendant longtemps. Le
pasteur se sentait dépassé et resta dans le silence. Finalement, un homme se
leva, tout ébranlé, pour demander si quelqu'un pouvait lui expliquer la voie du
salut. Après lui, d'autres se levèrent pour demander la même chose et cette nuit
à une succession de conversions. Ce qui est encore plus extraordinaire, c'est
que toutes ces personnes témoignèrent d'une conviction irrésistible concernant
leur état de perdition à partir de trois heures de l'après-midi le vendredi
précédent.
Un mourant qui peut tout
Je pense également à ce chrétien moribond tuberculeux, dont Charles Finney
nous raconte l'histoire remarquable. Un voisin très riche, mais athée, lui
rendit un jour un grand service. Le malade ne savait comment le lui rendre, mais
il comprit enfin qu'il pouvait au moins prier pour le salut de son voisin, ce
qu'il fit. À l'étonnement de toute la ville, ce grand athée devint un vrai
disciple du Christ.
Le pauvre chrétien pensa alors qu'il pouvait utiliser le peu de temps qui lui
restait sur la terre à intercéder pour d'autres personnes. Bientôt il se mit à
prier sérieusement pour l'oeuvre de Dieu dans trente endroits dispersés à
travers le monde.
D'un jour à l'autre il recevait de Dieu la conviction qu'il avait été exaucé
quant à l'un ou l'autre de ces lieux, et il en notait la date dans un carnet.
Finalement il put marquer une date pour tous les trente. Puis il mourut.
Finney se donna la peine d'écrire aux trente endroits en question et
découvrit que dans chaque lieu un véritable réveil spirituel avait éclaté et
que, dans la plupart des cas, la date de l'action de l'action de l'Esprit
correspondait à la date indiquée dans le carnet.
Voici, pour terminer, encore un exemple de l'intercession de l'Esprit. Hudson
Taylor, ce grand homme de Dieu, nous raconte l'histoire d'un médecin
missionnaire du siècle dernier, en Chine, qui dut aller à la banque dans une
ville lointaine pour retirer une forte somme d'argent que des amis lui avaient
fait parvenir d'Angleterre pour agrandir son hôpital.
Avec un frère chinois, il fit le voyage bien dangereux, à travers une chaîne
de montagnes. À son retour, chargé de ce gros trésor, il dut dormir en pleine
forêt sur la montagne avant de reprendre la route. Le lendemain il arriva sain
et sauf chez lui.
Au bout de quelques années, on lui amena à l'hôpital un bandit célèbre,
gravement malade. Cet homme, la crise passée, fit un aveu extraordinaire au
médecin. Il lui confessa qu'il l'avait vu à la banque, en ce jour mémorable, en
train de retirer l'argent. Puis il l'avait suivi avec une bande armée jusque
dans la montagne, en pleine forêt, avec l'intention de le tuer, lui et son ami,
et d'emporter l'argent.
«Pourquoi donc ne l'avez-vous pas fait?« lui demanda le missionnaire, ébahi
par cet aveu.
- «C'est simple, répondit le brigand, c'est parce que vous étiez si bien
armés !»
- «Mais, répondit le missionnaire, nous n'avions pas une seule arme et nous
n'étions que deux contre vous tous.»
- «Ah non ! répliqua le brigand, vous aviez vingt-quatre soldats bien armés
qui faisaient la garde autour de vous pendant que vous dormiez. Je les ai
comptés. Nous n'avons pas osé nous attaquer à une force pareille.»
Quelques années plus tard, ce même missionnaire racontait son expérience
devant un groupe de chrétiens en Angleterre.
À la fin de la réunion, l'un des amis présents, très ému, lui demanda s'il se
souvenait de la date de cette aventure. Le missionnaire, après avoir réfléchi et
calculé, lui en précisa la date.
«À ce moment-là, répondit l'ami, nous étions vingt-quatre personnes ici même
à intercéder pour vous.»
3° La contrepartie satanique
Le contraire de l'esprit d'intercession, c'est l'esprit de médisance,
d'accusation. Nous en avons parlé dans notre étude sur la communion de l'Esprit.
Si tu accuses ton frère, et surtout à son insu, «dans son dos», tu fais
l'oeuvre même du diable. Si tu intercèdes pour ton frère, tu fais l'oeuvre du
Seigneur Jésus. Selon ton attitude, tu peux être soit avocat, soit accusateur.
Ou tu édifies l'église ou tu la détruis. On peut être certain qu'un homme qui
a l'esprit critique, qui accuse les frères ou qui médit, n'a rien de la
plénitude du Saint-Esprit, quelles que soient ses prétentions.
Tout enfant de Dieu a en lui le Saint-Esprit, même s'il n'en est pas rempli;
mais tout enfant de Dieu a également en lui la racine du péché qui resurgit sans
arrêt, si elle n'est pas contrôlée, et qui est susceptible de se manifester de
mille manières dangereuses.
C'est pour cette raison que l'apôtre Paul nous exhorte à offrir à Dieu nos
corps, Ro.12:1: nos yeux, nos oreilles, notre cerveau, nos mains et nos pieds.
Mais le membre qui a le plus besoin d'être offert à Dieu, c'est notre langue.
«La langue, dit Jacques,... souille tout le corps et enflamme le cours de la
vie étant elle-même enflammée par la géhenne... La langue, aucun homme ne peut
la dompter; c'est un mal qu'on ne peut réprimer; elle est pleine d'un venin
mortel... De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Ja.3:2-12.
C'est pourquoi Dieu dit:
«La mort et la vie sont au pouvoir de la langue»,
Pr.18:21
Mon frère, ta langue peut démolir un homme, éteindre l'action de l'Esprit
dans une église, exposer le Fils de Dieu à l'ignominie. Elle peut perdre une
âme. Ce qui arrête l'oeuvre de Dieu plus que toute autre chose, c'est la langue
qui fait le travail de Satan.
Mais, par contre, ta langue peut devenir porteuse de la Parole de Dieu.
«Si
tu te rattaches à moi, dit l'éternel, je te répondrai... Si tu sépares ce qui
est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche», Jé.15:19.
Si tu es rempli de son Esprit, Dieu, par ta langue, communiquera aux
hommes la parole prophétique du Christ, le message d'un salut véritable, la
puissance de la régénération.
Par ta langue il édifiera l'église, consolera la veuve, instruira l'orphelin,
protégera le pauvre et l'étranger. Par ta langue les hommes atteindront une
vision de l'éternité et seront attirés vers le Dieu qui les aime.
Ta langue deviendra la langue du Seigneur Jésus. Lui qui intercède nuit et
jour pour tes frères saura par ta langue exprimer les douleurs de son
enfantement des âmes; cette langue qui, dans l'intimité de Dieu, apprend les
mystères ultimes de la grâce, saura l'adorer et lui redire ce qu'il désire si
ardemment entendre - la parole d'un pécheur racheté devenu saint et homme de
Dieu, disant par la prière: je t'aime !
Voici un commandement de Dieu
«Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de
supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance.» Ep.6:18
«Il faut
toujours prier et ne point se relâcher,» Lu.18:1.
«Priez, afin que vous ne
tombiez en tentation,» Lu.22:40.
«Priez sans cesse,» 1Th.5:17
C'est cela, la plénitude de l'Esprit.
- Ralph Shallis