J'ai médité dernièrement
sur le sens d'être esclave de Jésus-Christ (doulos Christou)
traduit euphémiquement dans Segond par «serviteur
de Jésus-Christ». cf. Ro.1:1,
Ga.1:10, Col.4:12, Ti.1:1, Ja.1:1, 2Pi.1:1, Ju.1:1, Ap.1:1
Comme dit Pierre
«chacun
est esclave de ce qui a triomphé de lui»
cf. 2Pi.2:19
Est-ce notre cas, Jésus a-t-il triomphé de notre
volonté ou sommes-nous encore aux commandes de notre navire, seul
maître abord... après vient Dieu?
Autre réflexion, le thème
de la liberté est très fort de nos jours, chacun y tient,
pourtant Jésus dit qu'à moins d'être son esclave nous
ne pouvons être libres puisque nous sommes alors esclaves du péché,
cf.
Jn.8:31-36 et Ro.6:6-23
Jésus est venu nous racheter
à un grand prix - au prix de sa vie - de l'esclavage du péché,
cf. 1Co.6:20; or, contrairement aux esclaves qui n'avaient aucun mot à
dire sur le rachat, nous avons la liberté de choisir notre maître.
Par contre nous ne pouvons pas ne pas choisir de maître. Notre liberté
se réalisera si nous choisissons le bon maître à servir,
et rappelons-nous que nous ne pouvons en servir deux à la fois... Mt.6:24
L'esclave est appelé à faire un travail, d'ailleurs en grec moderne travailler se dit «douleuô»;
servir. Le bon Maître a préparé d'avance des bonnes
oeuvres pour que ses esclaves les pratiquent, cf. Ep.2:10.
Je note aussi que dans leurs introductions
épistolaires, Paul, Pierre, Jude et Jean se plaisaient à se
présenter comme l'esclave de Jésus-Christ, c'est une image
qui n'est pas usitée au Québec du moins, je ne me rappelle
pas avoir entendu quelqu'un s'identifier ainsi; frère oui, enfant
de Dieu, oui, mais esclave???
Il faut dire que ce qui prédomine à notre pensée est très péjoratif face à
la condition d'esclave; servilité, abaissement, écrasement
de la personnalité, perte de la dignitié humaine. Ce fut
le lot de bien des esclaves en effet. Mais tout dépend du Maître
que nous choisissons de servir. Jésus-Christ est à l'opposé
du maître despote et dominateur qui ne se soucie pas de ses esclaves
mais les exploite au maximum.
«Venez
à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés
et je vous donnerez du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions,
car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos
âmes.» Mt.11:28-29.
Devenir esclave de Christ c'est s'offrir l'opportunité
de grandir, de découvrir le potentiel fabuleux que Dieu a placé
en nous pour accomplir notre rôle dans la vie. Demeurer esclave du
péché c'est s'enfoncer toujours plus creux dans la servilité,
l'abaissement...
Le combat pour la liberté dans le Seigneur en est un de tous les instants car le péché qui nous enveloppe si facilement cherche par toutes sortes de façons de nous rendre ses esclaves à nouveau. Si quelque chose nous empêche de faire ce que nous savons être ce que Dieu veut pour nous, c'est qu'elle nous maîtrise, nous en sommes l'esclave; voici juste un exemple banal, le désir de voir une émission de télé nous garde à la maison plutôt que d'aller à l'assemblée alors que nous sommes ni épuisés ni contagieux.
Soyons donc vigilants comme l'apôtre Paul qui clamait aux Corinthiens qu'il ne se laisserait pas asservir par quoi que ce soit (1Co.6:12), son engagement total à servir le Seigneur demandait son entière attention. En s'attachant sans distraction à la Parole de Jésus, il est devenu vraiment libre, cf Jn.8:31-32.
Ga.5:1 C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude.
Esclave oui, mais bien plus qu'un esclave
Si notre position en Christ demande l'obéissance de l'esclave pour goûter la vraie liberté, notre Seigneur nous considère différemment. Je pense à l'affirmation
de Jésus disant:
«je ne vous appelle
plus esclaves mais amis» cf. Jn.15:15,
qui démontre que la relation que nous entretenons avec lui dépasse
celle de esclave à maître - cf. Phm 16. - mais elle l'englobe
aussi, Jésus ne se contente pas de donner ses ordres, il nous fait
des confidences, il nous explique, comme à des amis ou des frères,
ses projets.
Phm. 15 Peut-être a-t-il été
séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour
l'éternité, 16 non plus comme un esclave, mais comme supérieur
à un esclave, comme un frère bien-aimé, de moi particulièrement,
et de toi à plus forte raison, soit dans la chair, soit dans le
Seigneur.
«Une belle image
est celle du serviteur hébreu qui ne veut pas quitter son maître
qui l'a affranchit et qui se voit percer son oreille à la porte.
Mais si le serviteur dit positivement,
J'aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir
libre; alors son maître le fera venir devant les juges, et le fera
approcher de la porte ou du poteau, et son maître lui percera l'oreille
avec un poinçon; et il le servira à toujours. Exode 21:5-6
Christ nous a affranchit du péché
(Romains 6) et dès lors nous voulons par amour, positivement, rester
à son service comme un esclave. Cette reconnaissance est marquée
par l'obéissance (oreille). »
- Sébastien Théret
Jn.8:31
Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples; 32 vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous affranchira. 33 Ils lui répondirent:
Nous sommes la postérité d'Abraham, et nous ne fûmes
jamais esclaves de personne; comment dis-tu: Vous deviendrez libres? 34
En vérité, en vérité, je vous le dis, leur
répliqua Jésus, quiconque se livre au péché
est esclave du péché. 35 Or, l'esclave ne demeure pas toujours
dans la maison; le fils y demeure toujours. 36 Si donc le Fils vous affranchit,
vous serez réellement libres.
Ro.6:5 En effet, si nous sommes
devenus une même plante avec lui par la conformité à
sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection,
6 sachant que notre vieil homme a été crucifié avec
lui, afin que le corps du péché fût détruit,
pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; 7 car celui
qui est mort est libre du péché. 8 Or, si nous sommes morts
avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, 9 sachant que
Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort n'a plus de pouvoir
sur lui. 10 Car il est mort, et c'est pour le péché qu'il
est mort une fois pour toutes; il est revenu à la vie, et c'est
pour Dieu qu'il vit. 11 Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts
au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ.
12 Que le péché ne règne donc point dans votre corps
mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises. 13 Ne livrez
pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité;
mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants
de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme
des instruments de justice. 14 Car le péché n'aura point
de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous
la grâce. 15 Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous sommes,
non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là! 16 Ne savez-vous
pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit
du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance
qui conduit à la justice? 17 Mais grâces soient rendues à
Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché,
vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine dans
laquelle vous avez été instruits. 18 Ayant été
affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de
la justice. - 19 Je parle à la manière des hommes, à
cause de la faiblesse de votre chair. -De même donc que vous avez
livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à
l'iniquité, pour arriver à l'iniquité, ainsi maintenant
livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à
la sainteté. 20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché,
vous étiez libres à l'égard de la justice. 21 Quels
fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui.
Car la fin de ces choses, c'est la mort. 22 Mais maintenant, étant
affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. 23 Car
le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de
Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.
Oui nous sommes enfants de Dieu
et c'est une preuve éclatante de l'amour de Dieu pour nous;
1Jn.3:1
Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que
nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes.
Ga.3:26 Car vous êtes tous
fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; 27 vous tous, qui avez
été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il
n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.
Ga.4:6 Et parce que vous êtes
fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, lequel
crie: Abba! Père! 7 Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si
tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.
Ce qui le prouve c'est notre obéissance
à Dieu
Jean 8:47 Celui qui est de Dieu,
écoute les paroles de Dieu; vous n'écoutez pas, parce que
vous n'êtes pas de Dieu.
L'humilité nous fait voir
nous-mêmes comme des esclaves de Jésus-Christ, l'amour nous
fait voir comme ses enfants, l'un comme l'autre produit en nous un coeur
reconnaissant désireux de le manifester par sa promptitude à
obéir à sa Parole et accomplir ainsi les bonnes oeuvres que
le Maître avait planifiées pour nous.
Jésus avait mis le comble
à son amour en prenant la position d'esclave et en lavant les pieds
de ses disciples, cf. Jn.13. C'est ainsi que nous aussi nous mettrons le
comble de notre amour pour Jésus, quand nous nous appliquons à
servir nos frères et soeurs, alors Jésus nous promet que
nous serons heureux. Jn.13:14
Charles Studd parla un jour en ces
termes lors d'un discours à un banquet d'hommes d'affaires.
«J'ai eu autrefois une autre
religion, celle où l'on coupe les cheveux en quatre, où l'on
parle du bout des lèvres en baissant la voix, où l'on est
convenable, où l'on sonde la Bible pour y découvrir des vérités
cachées, mais où il n'y a ni obéissance ni esprit
de sacrifice. ... Au lieu de répéter "Seigneur, Seigneur!",
le plus respectueusement possible, tout en restant sourd aux plus élémentaires
commandements, je commençai réellement à regarder
Dieu comme un Père, à m'appuyer sur lui comme sur un vrai
père, et à lui faire confiance à ce titre. Au lieu
de parler de la communion, je l'ai vécue.»
