La vie conjugale devrait être l'école de
l'Amour vrai. Elle seule fournit à mes aspirations les épreuves
nécessaires de la réalité quotidienne; elle seule
me préserve des expériences dangereuses et des capitulations
indignes. Elle seule perce à jour la fantasmagorie des rêves
de jeunesse, les débarrasse de leurs brouillards troubles et en
fait des lumières vivantes et constantes.
Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre,
a-t-on dit. Aussi rares sont les vieux époux qui conservent l'un
pour l'autre la ferveur admirative du temps des fiançailles. Quels
soins ne faut-il pas à la femme comme au mari pour demeurer dignes
l'un et l'autre de leur élection mutuelle; quel chef d'oeuvre qu'un
mariage qui conserve jusqu'à la mort la beauté de ses premiers
mois ! Toute l'intelligence, toute la délicatesse, toute la volonté
trouvent ici leur emploi.
La vie conjugale seule apprend le service mutuel et l'abnégation
dans ces très petites choses qui servent de piédestal aux
grandes. Les époux travaillent à un chef d'oeuvre qui vaut
plus, pour eux et pour les autres, que n'importe quel effort exceptionnel;
aucun dissentiment, aucune dissonance ne devrait empêcher l'union;
les fautes graves mêmes, du mari ou de la femme, ne devraient servir
qu'à la rendre plus indestructible. Seul le mariage fournit tous
les prétextes à la patience, à la tendresse, à
cette inaltérable sérénité, à cette
douceur pleine de grâces, à ces pardons si riches d'infini,
qui forment les étapes de la route du Ciel.
OBSERVANCE : Que chaque époux s'applique, en tout
ce qui n'est pas du Mal, à donner du bonheur à l'autre.
- Auteur inconnu