La loi mosaïque et le chrétien
Dans le texte ci-dessous, A.W. Tozer nous fait part d'un obstacle doctrinal empêchant la puissance du Saint-Esprit dans la vie chrétienne:
Un obstacle doctrinal est celui qui consiste à enseigner que les hommes sont tellement faibles de nature qu'ils sont incapables de respecter la loi de Dieu. On nous enfonce notre incapacité morale dans la tête à coups de sermons, jusqu'à ce que le découragement nous prenne et que, désespérés, nous abandonnions la partie. Et par-dessus tout cela, on nous dit que nous devons accepter Jésus, afin que nous puissions être sauvés de la malédiction de la loi ! Quoi que pusse dire l'intellect, le coeur humain ne pourra jamais accpeter l'idée que nous sommes tenus responsables d'avoir violé une loi qu'il nous était impossible de respecter. Dites-moi, est-ce qu'un père songerait à placer sur le dos de son petit garçon de 3 ans un sac de blé pesant 225 kilos, pour ensuite le battre parce qu'il serait incapable de le porter? De deux choses l'une: ou bien les hommes peuvent plaire à Dieu, ou bien ils ne le peuvent pas. S'ils ne le peuvent pas, alors ils ne sont pas moralement responsables, et n'ont rien à craindre. Par contre, s'ils peuvent plaire à Dieu, mais ne le veulent pas, alors ils sont coupables, et leur destination finale, en tant que pécheurs coupables, sera l'enfer. C'est, sans aucun doute, cette deuxième conclusion qui est la réalité. Si l'on permet à la Bible de parler pour elle-même, elle enseignera avec force la doctrine de la responsabilité personne de l'homme pour les péchés qu'il a commis. Les hommes pèchent parce qu'ils veulent pécher. Ce que Dieu a contre les hommes, c'est qu'ils ne veulent même pas faire la part de la volonté de Dieu qu'ils comprennent et qu'ils seraient capables de faire s'ils le voulaient.
Certains enseignants de la Bible se sont servis du témoignage de Paul dans Ro.7 pour en sortir la doctrine de l'incapacité morale. Cependant, quelle que soit la façon d'interpréter le combat intérieur de Paul, le fait de croire qu'il a systématiquement été violateur de la loi et un transgresseur des 10 commandements, va à l'encontre de toute la Vérité connue. Il a témoigné de façon particulière qu'il a vécu en ayant une conscience pure devant Dieu, ce qui, aux yeux d'un juif, ne pouvait signifier qu'une chose: qu'il avait observé les exigences légales de la loi. (Ac.28:1, Ph.2:5) Le cri de Paul, dans son épître aux Romains, ne s'élève pas pour recevoir de la puissance afin d'accomplir les simples clauses morales des 10 commandements, mais pour recevoir la sainteté intérieure, que la loi ne pouvait pas communiquer.
Il est temps que nous mettions de l'ordre dans les idées que nous avons au sujet de la loi. L'impuissance de la loi était triple:
- elle ne pouvait pas effacer les péchés passés, c'est-à-dire qu'elle ne pouvait pas justifier
- elle ne pouvait pas donner la vie à des hommes morts, c'est-à-dire qu'elle ne pouvait pas régénéner
- elle ne pouvait pas rendre bons des coeurs mauvais, c'est-à-dire qu'elle ne pouvait pas sanctifier
C'est se tromper du tout au tout que d'enseigner que l'insuffisance de la loi est attribuable à l'incapacité morale dans laquelle se trouvait l'homme de satisfaire aux simples exigences de la loi en matière de comportement humain. S'il n'avait pas été possible d'obéir à la loi, on pourrait dire que Dieu a mis sur les épaules des hommes un fardeau moral impossible à porter et puis les a punis pour n'avoir pas été capables de faire l'impossible. Je veux croire tout ce que je trouve dans la Bible; mais je ne me sens aucunement obligé à croire à un enseignement qui est manifestement une conclusion erronée et qui constitue, de plus, un outrage à la raison humaine.
La Bible, dans son entier, prend pour acquis la capacité d'Israël d'obéir à la loi. La condamnation est venue parce qu'Israël, bien qu'ayant cette capacité, a refusé d'obéir. Les Israélites n'ont pas péché par cahrmante faiblesse, mais par une rébellion délibérée contre la volonté de Dieu. Le refus délibéré d'obéir à Dieu, c'est là toujours la nature intérieure du péché. Cependant, des hommes essaient perpétuellement de convaincre des pécheurs en leur disant qu'ils ont péché parce que c'était plus fort qu'eux.
La mode qui consiste à excuser le péché, ou à chercher une justification théologique au péché au lieu de le régler comme étant un affront à Dieu, a de terribles effets dans nos milieux chrétiens. Une recherche profonde du coeur et le fait de se détourner résolument du péché contribueront beaucoup à ramener la puissance dans l'Église de Christ. Les gens ont besoin d'entendre à nouveau à ce sujet des sermons prononcés avec larmes, et vibrants de tendre ferveur, avant qu'un réveil puisse se manifester.
Ac.28:1 Paul, les regards fixés sur le sanhédrin, dit: Hommes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu'à ce jour devant Dieu...
Ph.2:5 moi, circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux; quant à la loi, pharisien; 6 quant au zèle, persécuteur de l'Eglise; irréprochable, à l'égard de la justice de la loi.
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