(note: chu = "je suis" - dialecte québécois)
Dans la vie chrétienne il semble y avoir, à mes yeux, quatre grandes tendances quant à la manifestation de notre foi.
- chu pas capable, je serai jamais capable. Dans le genre de Gédéon.
- chu pas capable, mais je puis tout par celui qui me fortifie, comme le père de l'enfant du démoniaque.
- et le fameux, chu capable qui se retrousse les manches et qui dit regarde-moi bien aller Seigneur. Comme Moïse avant son séjour dans le désert
- finalement le chu capable car je puis tout par celui qui me fortifie. Comme Jésus qui se savait capable en Dieu son père de faire tout ce qui lui serait commandé
Chacune de ses positions comportent des nuances importantes et manifestent un objet de foi différent.
Dans l'exemple de Gédéon il est évident que l'objet de sa foi est lui-même et son armée. Il se regarde et regarde les moyens qu'il a et dit au Seigneur: «oublie ça, ça a pas d'allure ton affaire, je serai jamais capable». Dans tout cela Dieu n'obtient pas la communion de la foi du croyant, il n'obtient que sa permission par obéissance (obligation) . Ici le croyant ne voit même pas ce que Dieu est capable de faire. C'est le type de foi qui laisse le croyant et Dieu exempt de toute communion, Dieu est cantonné dans son action supportant une incompréhension totale de Sa personne et ce, malgré l'obéissance de Gédéon.
Pour conclure je dirais que d'OBÉIR ÇA NE SUFFIT PAS POUR DIEU.
Dans le deuxième exemple il y a un rapprochement avec une foi authentique c'est à dire que Dieu est cru quand à Sa capacité à faire le miracle mais le père est incapable de voir en lui-même quelle part il a à jouer par sa capacité à croire Dieu. Ici on pourrait supposer à la limite un croyant qui demande des faveurs à quelqu'un de Puissant, Dieu, mais avec qui il n'a pas de relation et de communion intime assez profonde pour que sa foi en Dieu soit complète. C'est pour ainsi dire une relation d'affaire aux yeux de ce croyant. La véritable communion que Dieu désire avec le croyant, ne laisse pas de place au doute. Alors on pourrait dire que dans cet exemple de pseudo foi authentique, Dieu, qui est l'objet de la foi, est en quelque sorte laissé pour compte face Ses attentes véritables envers le croyant.
Pour conclure je dirais que CROIRE ÇA NE SUFFIT PAS POUR DIEU
Dans le troisième cas Moïse est comme Gédéon, imbu d'une foi envers lui-même, mais il est évident qu'il n'a pas le même caractère, lui yé capable. Sa foi face à l'appel de Dieu est clair il croit Dieu sans détour quant au moyen que Dieu utilisera pour sauver Son peuple, c'est à dire lui-même. Toutefois Moïse ne cherche pas la communion avec Dieu pour trouver les moyens de Dieu afin d'accomplir Son plan. Moïse se tourne vers lui-même et ses propres moyens pour montrer à Dieu qu'il va OBÉIR , qu'il va le CROIRE et qu'il est CAPABLE d'accomplir Sa volonté par lui-même. Moïse a pris quarante ans pour apprendre à communier avec Dieu suffisamment intimement afin d'accomplir son plan divin pour sa vie. Dieu voulait la communion avec Moïse tout autant que Son plan merveilleux pour Israel, si bien que Moïse fut appelé ami de Dieu. Si donc Moïse eut véritablement été capable d'accomplir la volonté de Dieu dans un premier temps c'est à dire sauver Israel, Dieu l'en aurait empêché jalousant à la fois son amitié pour Lui-même. Dieu est ainsi fait, ce qu'il désire avant tout c'est notre communion rien de moins. En conclusion, notre CAPACITÉ ne suffit pas POUR DIEU
Notre dernier exemple de chu capable......par Celui, c'est Jésus
Jésus savait qu'il était capable d'accomplir parfaitement la volonté de son père et il savait que la seule façon de le faire était la communion complète et constante.
«Moi et le père nous sommes un» disait-il.
«tant que le père travaille moi aussi je travaille»,
Jésus savait que pour accomplir la volonté d'un autre il fallait laisser l'autre être au contrôle de sa volonté et recevoir ses directives, c'est dans la communion avec le Père qu'il recevait ses directives. Il ne se contentait pas d'OBÉIR à son Père, de CROIRE en Son Père ou d'être CAPABLE d'accomplir La volonté de son père, il recherchait l'INTIMITÉ, la COMMUNION avec Son père. La vérité de cette foi est que le Père aimait le fils et que le fils aimait le Père et que les deux agissaient ensemble. Jean nous dit que rien n'a été fait sans le fils " la parole" et le fils nous dit qu'il ne fait rien de lui-même mais c'est le Père qui est en lui qui est à l'oeuvre.
Alors comment la foi peut-être authentique et être acceptable à Dieu si elle n'est pas l'oeuvre de Dieu et du croyant en communion intime comme Jésus nous dit qu'elle doit être. La véritable foi devrait toujours découler de la COMMUNION INTIMTE avec Dieu ou en produire les fruits autrement quelque soit son impact dans le monde elle demeurera stérile dans la vie du croyant.
Le croyant est plus que l'ami de Dieu il est son enfant bien-aimé, il vit avec son Père et son frère chaque jour sous le même toit. Le croyant est co-ouvrier de Christ il travaille avec lui, ensemble. Pas un qui travaille et l'autre qui regarde, tantôt Dieu et tantôt le croyant, comme dans notre exemple avec le père du démoniaque ou encore avec Moïse, non toujours ensemble. Quand Jésus dit qu'il ne fait rien de lui-même c'est pas que le Père le fait à sa place c'est qu'il ne fait rien seul, le croyant doit se munir de cette même pensée. Jamais il ne fait les choses que pour lui seul et Dieu non plus, jamais il ne les fait seul et Dieu non plus, Dieu notre Père aime cette communion plus que tout autre chose. Quand Jésus nous dit "sans moi vous ne pouvez rien faire" imaginez que c'est à ce point qu'il veut être en communion avec nous. Il nous promet que si on le laisse de côté lui et le père qui sont un, et ce malgré notre OBÉISSANCE, notre habileté à CROIRE ou à nos moyens d'y arriver pour en quelque sorte être CAPABLES, nous n'aurons à ses yeux fait que l'équivalent de RIEN du tout.
- Chantal Morissette