Il vivait seul, se refusant le luxe et même le confort
d'une existence ordinaire. Il était connu dans Marseille comme un
avare, et, bien qu'il fût honnête dans tout ce qu'il faisait
et fidèle en accomplissant ses obligations, il était méprisé
de tous. Quand ils voyaient sa silhouette pauvrement vêtue passer
dans la rue, les gamins criaient après lui: "Voilà le vieux
ladre!". Il continuait sa route sans prêter attention aux insultes
et, si quelqu'un lui parlait, il répondait aimablement.
Jour après jour, année après année,
quand le pauvre homme sans amis, allant à son travail ou en revenant,
il était accueilli ainsi. Le temps s'écoula marquant l'avance
de l'âge: marche tremblante aidée d'une canne, le dos courbé
presqu'en deux par le travail incessant, les cheveux blanc comme neige.
A plus de quatre-vingts ans Guizon mourut.
Alors on découvrit qu'il avait amassé en
argent et en or une fortune d'un million, somme représentant beaucoup
plus de vingt million de valeur actuelle. Dans ses papiers on trouva un
testament qui contenait ce paragraphe: "J'étais pauvre autrefois
et je remarquai que le peuple de Marseille souffrait extrêmement
du manque d'eau pure. N'ayant pas de famille, j'ai voué ma vie à
l'épargne d'une somme suffisante pour construire un aqueduc qui
donnera de l'eau pure, de sorte que le plus pauvre puisse en avoir abondamment".
Sans ami, méprisé, solitaire, il vécut
et mourut pour accomplir ce noble projet, au bénéfice de
ceux qui ne l'avaient pas compris et qui l'avaient traité si mal.
Il y eut un autre Homme dans un pays d'Orient qui fut
incompris, "méprisé et rejeté des hommes". Sa vie
était d'une pauvreté voulue, si dénuée de tout
qu'il n'avait pas "un lieu où reposer sa tête".
"Etant riche,
il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté
vous fussiez enrichis" (2 Corinthiens 8:9).
Cependant telle était la haine contre cet Homme
humble et débonnaire, que le peuple à grands cris exigea:
"Crucifie-le, crucifie-le". Délaissant sa puissance, Il se soumit
Lui-même à leur volonté, saisi par des mains impies,
Il fut crucifié et mis à mort. Quand il était sur
la croix, tous ceux qui le voyaient se moquaient de Lui, faisant la moue,
hochant la tête. Ils ouvraient leur bouche contre Lui et le regardaient
(Psaume 22:7,13,17).
"Il a été livré pour nos offenses
et ressuscité pour notre justification" (Romains 4:25).
Le testament de Guizon donna de l'eau à tous les
pauvres de Marseille, mais le Seigneur Jésus par sa mort et par
sa résurrection, a pourvu pour chaque homme, femme ou enfant qui
veut venir à Lui et boire l'eau de la vie qui ne tarira jamais.
Le renoncement d'un Guizon ne peut être comparé
au dévouement infini du Seigneur Jésus qui a payé
notre salut. L'eau de la vie coule aujourd'hui, et nous pouvons en boire
librement sans argent et sans prix (Esaïe 55:1).
Oh! quiconque a soif, venez aux eaux!
Si quelqu'un a soif qu'il vienne à moi et qu'il
boive.
Que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la
vie.
Esaïe 55:1 / Jean 6:37 / Apocalypse 22:17
Tiré de l'Almanach Evangélique Année
1954