Peut-être que c'est comme ça que nous avons
été traités parfois dans le passé et que nous
avons tendance faire de la projection et prêter à Jésus
ces mêmes sentiments.
Regardons plutôt comment Jésus a réagit
en face de la douleur de ceux qu'il aime.
Jésus était loin d'être « cool
» comme on dit, il était très connecté avec
ses émotions. Devant la tristesse incommensurable de Marie, il ne
s'est pas contenté à lui tapoter l'épaule d'un air
supérieur en lui disant des banalités.
Jn.11:33 Quand Jésus la vit pleurer, ainsi que
les Juifs venus avec elle, il fut profondément bouleversé
en son for intérieur et ne put dominer son émotion. v.35
Jésus se mit à pleurer - Parole vivante de Kuen
Étude du texte
embrimaomai : bouleversement intérieur puissant,
comme quand les disciples se sont choqués contre ce qu'il considérait
comme un gaspillage épouvantable le parfum répandu sur Jésus
par la femme, Mc.14:5.
tarassô : émotion troublante profonde, comme
quand Jésus appréhendait sa propre mort dans Jn.12:27.
Devant la mort et les conséquences du péché
dans le monde, Jésus est profondément choqué, il avait
créé un monde parfait, il avait créé l'homme
pour l'aimer et être aimé par lui éternellement et
voilà que Jésus voyait cet amour brisé par la mort,
son ami Lazare était mort, Marie et Marthe étaient séparées
de leur frère bien-aimé.
La mort c'est la pire des tragédies, Dieu n'a pas
créé la vie pour qu'elle meure !
Application du texte
Maintenant, comment pensez-vous que Jésus se sent
quand il nous voit passer à travers une douloureuse épreuve
? Est-ce que Jésus réagit différemment à cette
heure qu'il est au ciel ? Bien sûr que non ! Il est le même,
hier, aujourd'hui et éternellement nous dit la Parole de Dieu (Hé.13:8).
Si pendant son séjour terrestre, il était
bouleversé et poussé à l'action quand ses bien-aimés
souffraient, il n'a pas changé après sa résurrection,
il continue à être très embarqué émotionnellement
avec ses bien-aimés que nous sommes tous, nous qui avons placé
notre foi en lui.
Ce n'est pas parce qu'il ne ressuscite pas les morts à
chaque fois que Jésus est distant et désintéressé
du deuil quand il touche ses bien-aimés. Après tout, Lazare
est quand même mort par après autant que je sache ! S'il est
parti avant ses soeurs, il les aura fait pleuré deux fois !
Mais ce qui est sûr à tout coup c'est que
Jésus partage notre douleur et nous offre sa compassion et sa consolation
par son Esprit et à travers notre entourage, non seulement dans
les deuils mais dans toutes les sortes d'épreuves sur notre route.
Donc, dans l'épreuve c'est vital d'exercer notre
foi et de faire taire les mensonges de l'ennemi qui insinue que Dieu est
loin et qu'il ne s'inquiète pas vraiment de nous, sinon il n'aurait
pas permi ces épreuves.
Au contraire, la vérité telle qu'exprimée
dans la Bible c'est que Dieu est près de ceux qui ont le coeur brisé
et il sauve ceux dont l'esprit est dans l'abattement. (Ps.34:19)
Quand nous traversons une dure épreuve, nous avons
une opportunité extraordinaire, comme Marthe et Marie, de goûter
combien le Seigneur est bon, de communier intimement avec Jésus
en partageant notre souffrance avec lui, il l'a prise sur lui à
la croix.
Cela ne s'arrête pas là, Jésus désire
ensuite nous ouvrir son coeur et nous partager sa douleur, sa souffrance,
à la croix nous ne sommes pas invités en spectateur mais
bien à y monter et à y être crucifié avec Christ,
c'est le mystère que Paul explique dans ses épîtres.
C'est à la croix qu'on peut avoir accès le plus à
l'intimité du coeur de Dieu et prendre conscience de la souffrance
considérable expérimentée par Dieu à cause
du péché et comprendre à quel point Dieu est touché
quand nous souffrons à cause des conséquences du péché.
Mais ce n'est pas tout encore ! Il y a de l'espoir ! Après
la croix il y a la résurrection, le retour à la vie, à
la paix et la joie, fruit du Saint-Esprit même quand les circonstances
externes demeurent adverses.
Et c'est là qu'on est à même de goûter
quelque chose de céleste, quelque chose que le monde ne peut connaître,
le bonheur qu'apporte la présence de Dieu.
Récapitulons,
Voici ce qui est salutaire de se rappeler dans les épreuves
:
1° Jésus permet que nous passions par la souffrance
pour qu'on soit à même de réaliser l'horreur du péché
et de ses conséquences.
2° Jésus n'est pas distant et détaché
de notre souffrance, il la partage avec nous, il l'a prise sur lui à
la croix.
3° Jésus veut nous faire entrer dans son intimité
et nous faire communier à sa propre souffrance.
4° Enfin, Jésus nous communique ensuite sa
vie, il répand sur nour son huile de joie, sa paix et son bonheur
qui l'habitent en dépit de l'adversité présente. C'est
un avant-goût de la félicité éternelle que nous
partagerons en sa présence.
Ça c'est la vérité de Dieu, à
nous d'y croire afin de pouvoir l'expérimenter dans l'épreuve,
cela reste notre choix, nous pouvons prendre la voie facile, le chemin
large et se replier sur soi ou se venger sur les autres et rester vide
ou bien nous pouvons prendre la voie difficile, le chemin étroit
qui passe par la croix.
Jésus nous invite à la croix, à passer
par la douleur, la souffrance et la mort pour pouvoir repartir en nouveauté
de vie et goûter sa paix et sa joie. Allons-y.
Le roi passa le torrent de Cédron, (2 Samuel 15:23)
David franchit ce torrent ténébreux lorsqu'il fuyait, avec
la compagnie endeuillée, son fils traître. L'homme selon le
coeur de Dieu n'était pas exempt de malheur, non, sa vie en était
remplie. Il était en même temps l'oint de l'Eternel, et
l'affligé du Seigneur. Pourquoi alors nous attendrions-nous à
y échapper? Aux portes du chagrin, de la douleur les plus nobles d'entre
nous auraient attendu, la cendre sur leurs têtes, pourquoi alors nous
nous plaindrions comme si c'était une chose étrange qui nous arrive?
Le Roi des rois lui-même n'était pas favorisé par un
chemin plus gai, un chemin royal. Il passa à travers la sale rigole
du Cédron, à travers laquelle la saleté de Jérusalem
coulait. Dieu eut un fils sans péché, mais pas un enfant unique
sans la verge. C'est une grande joie de croire que Jésus a été
tenté en toute chose comme nous. Quel est notre Cédron ce matin?
Est-ce un ami infidèle, une triste perte, un reproche calomnieux,
un sombre présage? Le Roi est passé à travers toutes
ces choses. Est-ce un corps de douleur, la pauvreté, la persécution,
ou le mépris? A travers chacun de ces Cédrons le Roi nous a
devancé. Dans toutes ces afflictions il a été affligé.
L'idée de l'étrangeté de nos épreuves doit être
bannie tout de suite et pour toujours, car celui qui est la tête des
Saints, connaît par expérience le chagrin que nous considérons
si particulier. Tous les citoyens de Sion doivent être affranchis de
l'honorable convoi funèbre duquel le prince Emmanuel est le capitaine et la tête.
Malgré son abaissement, David retourna pourtant en triomphe dans sa
cité, et le Seigneur de David ressuscita victorieux de la tombe; prenons
courage alors, car nous aussi nous vaincrons. Nous puiserons encore de l'eau
avec joie aux sources du Salut, quoique maintenant, pour un temps, nous devons
passer par ces torrents malsains du péché et de la douleur.
Courage soldats de la Croix, le Roi Lui-même a triomphé après
avoir franchi le Cédron, ainsi en sera-t-il pour vous.
- Charles Spurgeon