«Presque rien de ce qui est affirmé par un
homme n'a aussi le contraire affirmé par un autre, nous devrions
éternellement être incertain du quel des deux croire. Cela
ne serait d'aucune utilité de calculer le nombre de témoignes
en faveur de l'un et de l'autre, signifiant ainsi suivre l'opinion qui
est supportée par le plus grand nombre d'auteurs.»
Puisque la vérité n'est pas être obtenue
démocratiquement, Descartes s'est mis à établir une
nouvelle façon de creuser jusqu'au lit rocheux, pour poser
les fondations d'une nouvelle vision du monde.
A la différence des philosophes précédants,
il n'a cité ni la philosophie ni les Écritures. Il voulait
employer deux outils pour creuser, l'expérience et la déduction,
et par conséquent sceller sa pensée du reste du monde.
«Par une méthode je veux dire des règles
simples et certaines, tels que si un homme les observe avec précision
il n'assumera jamais ce qui est faux comme vrai et ne dépensera
jamais ses efforts mentaux pour rien, mais accroîtra toujours
sa connaissance et ainsi arrivera à la vraie compréhension
de tout ce qui ne surpasse pas ses pouvoirs.»
Ainsi Descartes a rejeté «le témoin
fiable» comme source valide de vérité. Rappelez-vous
que Augustin avait trouvé le scepticisme intenable comme manière
de vivre. Descartes, un catholique, se fiait sur l'autorité
humaine et l'Écriture dans sa vie privée, quoiqu'il voyait
cette dépendance comme une nuisance temporaire:
«Comme il n'est pas suffisant, avant de commencer
à rebâtir la maison que nous habitons, de la jeter à
terre et de fournir des matériaux et un architecte... à moins
que nous ayons aussi une autre maison où nous pouvons confortablement
logé durant le temps de la reconstruction, ainsi... j'ai formé
pour moi-même un code moral pour le temps présent qui
ne consiste en pas plus de trois ou quatre maximes...
La première est d'obéir aux lois et aux
coutumes de mon pays, adhérant avec consistance à la religion
dans laquelle par la grâce de Dieu j'ai été instruit
depuis mon enfance.»
Le philosophe ne pouvait savoir que la nouvelle maison
qu'il bâtissait inviterait l'Ouest éventuellement à
abandonner le confortable logement qui le recevait lui (et eux) «par
la grâce de Dieu». Tout le contraire! Sa raison pour
bâtir sa nouvelle philosophie était de présenter des
preuves rationnelles de Dieu aux incroyants:
«J'ai toujours considéré que les deux
questions concernant Dieu et l'âme étaient les principales
de celles qui devaient être démontrées par les
arguments philosophiques plutôt que théologiques. Car
quoiqu'il est pas mal suffisant pour nous les fidèles d'accepter
par les moyens de la foi le fait que l'âme humaine ne périt
pas avec le corps, et que Dieu existe, il ne semble certainement être
jamais possible de persuader les infidèles de toute religion,
vraiment, nous pourrions presque dire, de quelque vertu morale, à
moins que, pour commencer, nous prouvions ces deux faits par les moyens
de la raison naturelle.
...Peu de gens préfèrerait le juste à
l'utile, s'ils étaient restraints ni par la crainte de Dieu ni par
l'attente d'une autre vie; et quoiqu'il soit absolument vrai que nous devions
croire qu'il y a un Dieu, parce que les Écritures nous l'enseignent,
et, que d'un autre côté, que nous devons croire les Saintes
Écritures parce qu'elles viennent de Dieu... nous ne pouvons néanmoins
placer cet argument devant les infidèles, qui pourraient nous
accuser de raisonner en cercle.»
Descartes avait un coeur d'évangéliste
attaché
à une pensée de philosophe. Ces idées fondationnelles
- l'existence de Dieu et de l'âme - étaient les deux
premiers panneaux de vitre, stérile et vierge, qu'il a installé
dans sa nouvelle maison.
Mais cette nouvelle maison de Descartes n'était
pas un confortable Cape Cod où Jésus se tient à la
porte et frappe, et nous ouvrons la porte et l'invitons à entrer,
à aimer et à être aimé. C'est une maison
vitrée sans porte et isolée à l'épreuve de
(airlock) Dieu. Elle permettait aux gens de voir Dieu à distance
- de le voir comme à travers un panneau de plexiglass. Mais de le
sentir? de lui parler? de l'entendre? de communier avec lui? de trouver
plaisir en lui? Jamais.
Le risque de la méthode cartésienne
Cette grande expérience en était une hasardeuse.
L'apôtre Paul avait déjà exprimé des doutes
au sujet d'une telle approche: 1Co.2:4-5. Jésus lui-même
avait attribué à Dieu une méthode très différente,
Lu.10:21.
Néanmoins, Descartes a exposé plusieurs
preuves de Dieu et de l'âme, telle que celle-ci:
«... Comment serait-ce possible que je sache que
je doute et que je désire, c.à.d. que quelque chose
me manque, et que je ne suis pas tout à fait parfait, à moins
que j'ai en moi quelque idée d'un Etre plus parfait que moi,
en comparaison avec lequel je devrais reconnaître les déficiences
de ma nature?»
De cette nouvelle épistémologie est venue
une nouvelle puissance. Rappelez-vous que Augustin, en acceptant
un témoignage fiable au sujet de la puissance de Dieu a appris à
faire confiance à la puissance de Dieu pour dompter la sauvagerie
humaine. Descartes refuse d'accepter un tel témoignage, insistant
sur la déduction rationnelle comme la seule pelle qui peut creuser
jusqu'au lit rocheux de la vérité.
Cette prémisse contient ses propres conclusions:
que la puissance de Dieu, quand elle ne peut être rationnellement
comprise, est une illusion. La pensée rationnelle devient vite la
source fiable de puissance pour vivre, remplaçant la puissance
de Dieu. Les constructeurs du ciel de cuivre croient que la pensée
rationnelle nous sauve de nos problèmes, que Jésus-Christ
est sans rapport à la plupart des tentatives humaines.
Le risque de cette expérience cartésienne
était que ces «infidèles» qui ne sont «restraints
ni par la crainte de Dieu ni par l'attente d'une autre vie»
puissent préférer «ce qui est utile à ce qui
est juste», comme Descartes lui-même l'a prophétisé.
Parce que Descartes vivait dans une maison chrétienne
avec une fondation augustinienne, il percevait le juste du faux et
la révélation de Dieu de l'erreur humaine. Mais la nouvelle
maison qu'il a bâti était pour conduire les générations
futures à abandonner la vision du monde augustinienne comme
fondation et en construire une toute nouvelle autre.
Pascal, son contemporain, a prévu cette éventualité
quand il a écrit dans ses pensées:
«Je ne puis pardonner à Descartes; il aurait
bien voulu, dans toute sa philosophie, pouvoir se passer de Dieu;
mais il n'a pu s'empêcher de lui faire donner une chiquenaude, pour
mettre le monde en mouvement; après cela, il n'a plus que
faire de Dieu.»
Le pressentiment de Pascal était pour être
confirmé dans un temps remarquablement court avec l'anarchie
et la futilité de la Révolution Française.
Les réactions se produisent
Parce que l'alternative de Descartes était un changement
radical des assomptions les plus fondamentales sur la façon
qu'on peut acquérir la connaissance, elle fut opposée par
presque chaque coin de l'Europe. Elle fut opposée premièrement
par le scientifique italien Galilée, puis par le calviniste
Voetius, ensuite par le père jésuite Bourdin.
Nous nous sentons tous menacés quand notre vision
du monde est menacée.
Descartes était un révolutionnaire philosophique.
La plupart des gens se sont enfuis en courant de ses idées
- en premier. Et à cause de l'opposition de Galilée, Descartes
a presque décidé de ne rien publier de ses écrits.
Mais après que l'onde de chocs initiale fut passée,
un cohorte de scientifique, commençant par les hommes tels
Issac Newton, sont descendus sur le site de construction de Descartes et
ont offert d'ajouter un nouveau panneau ici et de construire une
nouvelle aile là. Sur l'épistémologie de Descartes
ils ont construit une vision du monde occidentale complètement nouvelle.
Le coeur de la transition de la vision du monde augustinienne
à un vision du monde moderne occidentale concerne l'épistémologie
- la théorie sur la manière que nous savons. Au Moyen-Age
les leaders occidentaux ont suivi Augustin en acceptant ce qui leur
était transmis par ceux ayant une autorité reconnue.
Les doctrines étaient acceptées et crues parce que la Bible,
le Pape, Thomas d'Aquin, Platon et Aristote disaient qu'elles étaient
vraies.
Aussi, les plus vieux leaders de la culture occidentale
croyaient que la connaissance était acquise en participant
à la chose à être connue. Pour eux, la connaissance
n'était pas seulement rationnelle mais relationnelle. Dieu
avait à être connu par une relation caractérisée
par la foi et l'obéissance.
Dans cette vision il n'y a pas de connaissance abstraite
de Dieu. Nous apprenons sur Dieu, selon les Réformateurs,
par la révélation, qui est relationnelle. Alors nous nous
attachons à Dieu et lui faisons confiance par des manières
qu'il nous montre dans sa Parole.
Étudiant la nouvelle architecture
Le modèle cartésien de la réalité
était valide en partie. Il a initié la révolution
scientifique et technologique qui a changé le monde et nous
a apporté la prospérité matérielle. Mais arrêtons-nous
un moment pour évaluer cette révolution. La nouvelle architecture
avait trois défauts majeurs:
1° quand l'approche rationnelle à la connaissance
fut adoptée et fut prouvée si fertile dans certains
domaines, la connaissance acquise par des témoins crédibles
devint suspecte.
Mais le point d'Augustin tient encore. Même la connaissance
scientifique doit être répandue par le témoignage
de scientifiques crédibles qui ont fait des expériences cartésiennes.
Personne d'entre nous avons le temps de conduire des expériences
scientifiques sur tous les sujets pour nous-mêmes, ou même
d'examiner les journaux scientifiques pour voir si les autres ont fait
leurs expériences adéquatement. Nous ne pouvons vivre
sans témoins crédibles.
2° L'emphase sur la rationalité distortionne
la nature de la découverte scientifique. La plupart des découvertes
scientifiques majeures ne sont pas nées de la pensée rationnelle
mais dans l'intuition et l'expérience visionnaire. Elles sont
venues non pas d'un processus logique conscient mais de révélations
du subconscient. Les déductions rationnelles sont venues plus tard
pour prouver le point. Ceci était vrai de Descartes lui-même,
qui a reçu son inspiration dans trois rêves et qui les a cru
comme étant des révélations de l'«Esprit de
vérité». Il écrit, «Le 10 novembre 1619,
quand je fus remplis d'enthousiasme, j'ai découvert les fondations
de la merveilleuse science».
Arthur Koestler dans son livre «Acte de création»
voit ce principe partout - que la science ne s'est pas développée
sur des lignes purement rationnelles. Une fois après l'autre il
montre que les avancements scientifiques les plus significatifs ne
sont pas venus par les méthodes de Descartes.
«Nous trouvons chez Einstein la même méfiance
de la pensée conceptuelle consciencieuse et le même
appui sur l'imagerie visuelle.»
Aujourd'hui des philosophes tels Karl Popper, Thomas Kuhn
et Paul Feyerabend ont questionné rondement les concepts du
positivisme logique tel qu'il était si complètement accepté
avant les années 1970. L'expérience cartésienne
s'est avérée un concept pauvrement dessiné comme maison
pour les scientifiques.
3° L'épistémologie de Descartes a résulté
dans la mécanisation de l'univers. Le résultat: un monde
dépourvu de merveilleux. Le merveilleux et le mystère de
la sphère spirituelle étaient vus comme des polluants
dans l'air pur de la rationalité.
Nous croyons au contraire que tous les peuples ont une
faim spirituelle.
Puisque les êtres humains sont esprit et non seulement
pensée, la maison géodésique s'est avérée
être impropre non seulement pour les scientifiques mais aussi pour
tout le monde.
Cuivrant par-dessus le verre: Sigmund Freud
Freud, en suivant Descartes, a saisi la puissance de la
pensée sur la matière comme la grande espérance
de la race humaine. Freud a rejeté les fenêtres de bas niveaux
de Descartes - Dieu et l'âme. Ensuite il a couvert de cuivre
le vitre de Descartes afin que ce qui était transparent devienne
opaque. Freud avait aucun intérêt à voir Dieu
même à distance. Tout ce qu'il voulait était les puissantes
méthodes de Descartes; c'était tout. Freud croyait que Dieu
et l'âme étaient des illusions.
«Ceux-ci qui professent être des dogmes religieux
ne sont pas le résidu de l'expérience, ou le résultat
final de la réflexion. Ils sont des illusions, l'accomplissement
des souhaits les plus vieux, les plus forts, et les plus insistants
de l'humanité».
Parce que Freud n'a jamais expérimenté la
puissance de Dieu dans sa propre vie, il a assumé que tous
les enseignements chrétiens «ne sont pas le résidu
de l'expérience». Qu'il ait pu entretenir cette vision
un tant soit peu montre l'aveuglement particulier produit par une vision
du monde, spécialement puisqu'un de ses contemporains, William
James de l'université Harvard, venait juste d'assembler la
plus convaincante démonstration du «résidu de l'expérience»
chrétienne à être assemblée entre les
couverts d'un livre.
Dans son livre The Varieties of Religious Experiences
James écrit au sujet de la puissance de Dieu: «Le sentiment
religieux est une addition absolue au champ de vie du sujet. Cela lui donne
une nouvelle sphère de puissance. Quand la bataille extérieure
est perdue, et quand le monde qui l'entoure le désavoue, cela
le rachète et vivifie son monde intérieur qui serait autrement
un vase vide».
Une telle puissance était en dehors de la perception
de la vie par Freud, bien sûr. Et parce qu'il discartait les
témoins crédibles de son épistémologie, d'aucune
façon il pouvait accéder à cette puissance.
Où Augustin n'avait trouvé aucune puissance
dans la pensée rationnelle pour vaincre la sauvagerie humaine,
Freud croyait que seule la pensée rationnelle pouvait la subjuger:
«Maintenant nous n'avons aucun autre moyen de contrôler
nos instincts que notre intelligence».
Parce que la profession psychiâtrique a préféré
Freud à William James (même si Freud a moins la faveur,
dernièrement), la profession a été handicapée
par l'épistémologie positive de Freud. Catégoriquement
exclus de ce champ ont été la sphère de l'esprit,
la voix de la conscience et le rôle de la foi.
Une deuxième aile à la nouvelle maison:
Marx et Engels
Ce que Freud a fait dans la sphère de la nature
humaine, Karl Marx et Friedrich Engels l'ont fait dans la sphère
de la politique. Saisissant la capacité de connaître le bien
du mal comme la prérogative de leurs propres pensées,
et rejetant l'autorité de Dieu, de l'Église, de la Bible
ou de tout autre philosophe avant eux, ils ont posé la base
philosophique pour le communisme. Comme Freud, ils ont bouché la
sphère spirituelle et prophétisé la fin de la religion.
Ils ont employé la liberté acquise par Descartes
de l'autorité pour construire un système basé sur
aucune autorité exceptée leur propre foi dans l'état,
une construction de la pensée rationnelle.
La communisme s'est avéré être, bien
sûr, l'une des plus colossales faillites de tous les temps.
Sur un plan plus personnel, Charles Colson décrit
l'inconvenance de la maison de cuivre et de verre comme place pour
vivre, en traçant les vies de ses bâtisseurs:
«Freud ne pouvait être réconforté
de la mort de sa fille, comme il s'affligeait de la finalité de
la vie sans Dieu. Dans ses derniers jours Marx était consumé
par la haine... Ces hommes moissonnaient simplement les conséquences
logiques de leur propres philosophies.»
L'église occidentale: Rudolph Bultmann
La vision du monde cartésienne a non seulement
façonné le développement de la psychologie et de la
politique; elle a aussi imposé ses paradigmes sur l'Église.
La plupart des églises occidentales ont adapté leurs
visions du monde à ses proclamations. Un grand changement s'est
produit quand les théologiens ont essayé d'adapté
l'évangile chrétien à la génération
du ciel de cuivre.
Bultmann représente le mieux ces cribleurs du 20ème
siècle. Croyant que la race humaine avait maintenant une voix
sécuritaire pour séparer la vérité de l'illusion,
il (comme beaucoup d'autres) s'est tourné vers l'Écriture
pour l'évaluer sous les fixtures de la lumière cuivrée.
«La vision du monde de l'Écriture est mythologique
et est par conséquent inacceptable à l'homme moderne
dont la pensée a été façonnée par la
science et n'est plus, par conséquent, mythologique. Il ne
reconnaît pas les miracles parce qu'ils ne concordent pas dans cet
ordre de lois. Quand un accident étrange ou merveilleux se
produit, il ne se donne pas de repos jusqu'à ce qu'il est
trouvé une cause rationnelle.»
Bultmann croyait que la science s'était établie
complètement comme arbitre de la vérité et qu'il était
futile de résister à ses proclamations. Pour lui, la fondation
cartésienne était celle qui avait donné l'espoir
à la race humaine, et était la seule fondation digne d'être
construit dessus. L'Église, il a insisté, était
aussi bien de commencer à apprendre à couper la vitre et
à travailler avec des blindages de cuivre. Bultmann rejetait
les paradigmes de la puissance biblique, les appelant «primitifs».
Chaque verset qui décrivait la puissance spirituelle ayant
des répercussions sur les vies humaines avait à être
«démythologisé» - traité comme une illusion,
un recul à la pensée primitive.
Le darwinisme
La charpente géodésique
Se référant aux paradigmes évolutionnaires
Ce fut la théorie de Darwin, comme Alfred Noyes
a dit, qui a pourvu la charpente pour la nouvelle vision du monde
qui a «emporté au loin le Seigneur» Jn.20:2. Comme Descartes,
Darwin était un homme de foi chrétienne qui était
convaincu que Dieu avait façonné la création. Darwin
lui-même a rejeté les conclusions évolutionnaires
que les «pseudo-intellectuels» (comme Noyes les appelait) ont
forcé sur la pensée occidentale. «La pensée
se révolte à l'idée, écrit Darwin, que les
espèces sont apparues comme étant le résultat
de la chance aveugle».
L'enseignement évolutionnaire - la croyance que
le monde est apparu et s'est développé par chance opérant
à travers les lois naturelles - ressort d'un paradigme plus large:
que rien n'arrive dans ce monde, excepté par la loi naturelle.
Les paradigmes bibliques rejètent ce concept. Le christianisme est
incompatible avec cette vision du monde du ciel cuivré, qui est
bâti exclusivement sur la loi naturelle.
Cependant plusieurs chrétiens ont essayé
de développé un vision du monde qui combine les paradigmes
chrétiens avec la pensée du ciel de cuivre. Les chrétiens
ont senti que la science demandent d'eux qu'ils acceptent les paradigmes
évolutionnaires, et que quiconque les refuse est soit un fondamentaliste
soit un fou. Ils croient que l'évolution est basée sur un
fait, alors que le paradigme de la création est basé
sur des simples histoires bibliques.
«Il n'y a aucune transition évolutionnaire
nulle part dans les fossiles.» - David Raup, curateur du musée
Field de Chicago et un des paléontologistes les plus connaisseurs
de nos jours.
Cependant en dépit de ces admissions, et de douzaines
d'autres comme celle-là, nous voyons encore les mêmes
conceptions artistiques dans les publications et les musées. Parce
qu'une vision du monde est une habitude tenace, la plupart d'entre
nous ne changeons pas nos paradigmes aisément. Ceux qui ont
adopté des paradigmes évolutionnaires vont essayer de trouver
des excuses - n'importe quelle excuse - pour éviter de repenser
leur vision du monde.
Nous ajoutons les remarques étonnantes de Colin
Patterson, paélontologiste sénior au British Museum
de l'histoire naturelle à Londres: «Je parle sur deux sujets,
l'évolutionnisme et le créationnisme, et je crois qu'il
est vrai de dire que je ne connais rien du tout de ni un ni l'autre.
Une des raisons que j'ai commencé à prendre
cette vision anti-évolutionnaire fut que l'an passé j'ai
réalisé quelque chose soudaienement. Pendant 20 ans j'ai
pensé que je travaillais sur l'évolution d'une certaine
manière. Un matin je me suis levé et quelque chose s'était
passé dans la nuit, et cela m'a frappé que je travaillais
sur ce sujet depuis plus de 20 ans, et qu'il n'y avait pas une chose que
je connaissais à ce sujet. Ce fut tout un choc d'apprendre
qu'on peut être si mal guidé pour si longtemps. Ou bien
il y avait quelque chose qui ne marchait pas avec moi ou bien il y avait
quelque chose qui ne marchait pas avec la théorie de l'évolution.
Naturellement je sais qu'il n'y a rien qui ne marche pas avec moi,
ainsi depuis les quelques dernières semaines j'ai essayé
de poser une simple question à plusieurs personnes ou groupes.
La question est: Pouvez-vous me dire quoique ce soit que
vous savez au sujet de l'évolution? N'importe quoi, n'importe
quoi qui soit vrai?»
Aujourd'hui la plupart des occidentaux reconnaissent les
limites du rêve de Descartes - de parvenir à une connaissance
aussi sécure que les mathématiques. Ainsi aujourd'hui Augustin
s'impose de nouveau lui-même.
Nous ne pouvons nous détacher de la foi personnelle,
ni des opinions de gens de stature, ni de Dieu, qui nous a fait pour
lui-même. Nous ne sommes pas justes des machines pensantes à
coeur froid, même si c'est ce que nous voulons être.
Nous sommes un peuple de culture et d'esprit. Puisque nous avons
tous des visions du monde, et puisque nos pensées sont commandées
par des paradigmes soutenus inconsciemment, le mieux qu'on peut espérer
est de garder un peu d'honnêteté dans la façon
que nous distingons le fait de l'opinion. Plutôt que de nous faire
des acroires nous-mêmes au sujet de notre grande objectivité,
nous devons admettre que notre science est plein d'assomptions, d'intuitions,
et de suppositions. Nous devons arrêter de remplir les blancs pour
lesquels nous n'avons aucune information et arrêter de tordre
l'évidence qui ne concorde pas à nous vision du monde jusqu'à
ce qu'elle corresponde.
Cette constatation, qui se répand rapidement à
travers l'Ouest, produit un changement de paradigme répandu
en post-modernité.
Ce changment de paradigme ouvre le plafond pour découvrir
un mystérieux univers. Le monde n'est pas un mécanisme
qui attend d'être compris. La vie élude l'analyse. Pourquoi
la guérison a-t-elle lieu?
Laissons la raison et le mystère se serrer la main.
Il est temps de retourner aux visions saines et balancées
de Blaise Pascal qui a écrit:
«Si on soumet tout à la raison, notre religion
n'aura rien de mystérieux, et de surnaturel. Si on choque
les principes de la raison, notre religion sera absurde et ridicule.»
La raison et le mystère ne peuvent-elles pas se
serrer la main dans nos pensées comme elles l'ont fait dans
la pensée de Pascal?
C'était Pascal et non Descartes, qui a développé
une vision du monde plus balancée. Pointant à la pensée
rationnelle, il écrit: «Incompréhensible que Dieu soit,
et» - pointant ensuite à la création visible
- «incompréhensible qu'il ne soit pas». Encore, parlant
aux sceptiques de son temps: «Quelle raison ont-ils de dire
qu'on ne peut pas ressusciter? Quel est le plus difficile, de naître
ou de ressusciter, que ce qui n'a jamais été soit,
ou que ce qui a été soit encore? Est-il plus difficile de
venir en être que d'y revenir? La coutume rend l'un facile, le manque
de coutume rend l'autre impossible.»
La complexité et l'intelligence du design du monde
défie toute description et déroute toute théorie des
origines. Une nouvelle génération de scientifiques font ce
que R.W. Thompson et Colin Patterson ont fait. Elle apprend à
dire plus fréquemment: «Je ne sais pas» Cette humilité
nouvellement trouvée contient le potentiel pour une redécouverte
de notre Créateur, des révélations qu'il nous a accordées
grâcieusement et des manifestations de sa puissance. Une fois que
notre vision du monde admet les révélations de Dieu
à un endroit, nos yeux sont ouverts à le voir dans plusieurs
autres domaines de la vie - jusqu'à ce que toute la vie atteste
de sa gloire et de sa puissance.
Comme des vagues dans une piscine
Doug: Le debat création-évolution semble
pour certains comme une balle de tennis qui est lobée de bout
en bout d'une partie d'un débat scientifique. Mais le débat
n'est pas un jeu car les paradigmes ne se tiennent pas tout seul.
Un paradigme en affecte un autre voisin, et ainsi de suite, comme les
vagues dans une piscine. L'eau semble dur comme un miroir jusqu'à
ce qu'un nouveau paradigme soit laissé tomber dans la piscine.
Soudainement les vagues du changement se répandent jusqu'au coin
le plus reculé de la piscine.
L'impact le plus tragique et inévitable du paradigme
de l'évolution est venu dans le domaine de la moralité.
Les paradigmes évolutionnaires affectent les paradigmes d'éthique.
La théorie de l'évolution et la sélection
naturelle ont été des paradigmes particulièrement
pernicieux, pourvoyant la philosophie de base pour les régimes
de Marx, de Staline et de Hitler, qui ont tiré de ces enseignements
leurs conclusions logiques.
Peut-être que ce développement politique
et moral en Europe explique pourquoi le scientifique défunt
Jacques Monod a commenté dans sa dernière apparrition radiphonique
en 1976:
«La sélection (naturelle) est la plus aveugle
et la plus cruelle façon de faire évoluer des nouvelles
espèces et des organismes de plus en plus complexes et raffinés...
Le combat de la vie et l'élimination du plus faible est un
horrible procédé, contre lequel toutes les éthiques
modernes se révoltent... Je suis surpris qu'un chrétien
voudrait défendre l'idée que c'est le procédé
que Dieu a plus ou moins mis en place afin d'avoir l'évolution.»
Monod confrontait l'église chrétienne, dont
une partie était (et est encore) aveuglée par les implications
de certains paradigmes évolutionnaires.
Vivons-nous dans un monde de droiture et de justice qui
a temporairement tombé dans la barbarie, ou un monde dans
lequel la barbarie est la norme et la droiture est sans aucun sens et hors
de sa place? La théorie de l'évolution propose la dernière
option; les paradigmes de la création propose la première.
Chacun de nous devons décider quelle croire.
Nous n'insinuons pas, bien sûr, que tous les évolutionnistes
sont des barbares. Plusieurs évolutionnistes comprennent parfaitement
bien l'association entre les éthiques et la théorie des
origines.
Dans son livre Ends and means (Fins et moyens) Aldous Huxley
fait cette confession candide: «J'ai des motifs pour ne pas
vouloir que le monde ait un sens; par conséquent j'ai assumé
qu'il n'en avait pas, et j'ai été capable sans difficulté
de trouver des raisons satisfaisantes pour cette assomption... Le
philosophe qui ne trouve aucun sens dans le monde n'est pas concerné
exclusivement avec un problème dans la métaphysique pure;
il est aussi concerné à prouver qu'il n'y a aucune
raison valide qui ferait qu'il ne devrait pas, personnellement, faire comme
il le veut, ou qui ferait que ses amis ne devraient pas se saisir
de la puissance politique et gouverner de la manière qui les
avantageraient eux-mêmes...
Pour moi-même comme, sans aucun doute, pour la plupart
de mes contemporains, la philosophie de l'insignifiance était
essentiellent un instrument de libération. La libération
que nous avons désiré était simultanément
une libération d'un certain système de moralité. Nous
nous sommes objectés à la moralité parce qu'elle
interférait avec notre liberté sexuelle; nous nous sommes
objectés aux systèmes politique et économique
parce qu'ils étaient injustes. Les supporteurs de ces systèmes
affirmaient qu'en quelque manière ils personnifaient le sens (un
sens chrétien, ils insistaient là-dessus) du monde.
Il y avait une méthode admirablement simple de réfuter ces
gens et en même temps de nous justifier nous-mêmes dans
notre révolte politique et érotique: nous pouvions nier que
le monde avait un sens quelconque.»
Les pièces du casse-tête doivent aller ensemble
L'épistémologie, les éthiques, les
origines, la christologie, l'herméneutique - se supportent tous
les uns les autres et doivent concorder ensemble. Sans cette intégrité
d'un vision du monde, nous ne pouvons être entiers, nous serons
fragmentés, non guéris, par notre culture. Ceux qui voient
le monde comme un collage de fragments dispersés seront eux-mêmes
un tel collage.
Blaise Pascal et Alfred Noyes ont exprimé la catastrophe
de la mixture morale et spirituelle. Descartes et Darwin, aussitôt
que leurs idées ont été ôtées d'un environnement
chrétien, nous ont procuré une formule pour l'érosion
de la civilisation. Aujourd'hui nous sprintons à reculons dans la
sauvagerie et nous avons oublié d'où la puissance vient
pour nous faire aller de l'avant de nouveau.
- Zeb Bradford Long, Douglas McMurry.
P.S. Le ciel de cuivre est une expression concotée par les auteurs pour décrire la pensée mise de l'avant par René Descartes et d'autres à sa suite que le ciel est maintenant isolé des hommes ; Dieu n'intervient plus dans l'histoire humaine, tout au plus il s'assure de la bonne marche des lois de la nature.