La première fois l'immersion
initiale dans le Saint-Esprit porte aussi le nom de baptême de l'Esprit,
Ac.1:4-5. Les fois subséquentes on peut les désigner
simplement par plénitude de l'Esprit, cf. Ac.4:31, il n'est plus
question là de baptême dans l'Esprit mais de plénitude
seulement.
La plénitude a besoin d'être
renouvelée au cours de la vie chrétienne comme nous le démontrent
ces citations des Actes et nos expériences personnelles.
Finney applique l'injonction de
Jésus de rechercher le baptême du Saint-Esprit «à
tous les chrétiens, de toutes les époques et de toutes les
nations» tout en reconnaissant que les chrétiens ont
reçu le Saint-Esprit en eux à leur conversion. Il se sert ensuite du passage de
Luc 11:13-14 où Jésus disait à ses disciples avant
la Pentecôte que s'ils demandaient le Saint-Esprit à Dieu
que celui-ci, en bon père qu'il est, de leur accorder, ce qui s'est
produit effectivement le jour de la Pentecôte. Charles Finney explique:
Les disciples étaient
chrétiens avant le jour de la Pentecôte. De ce fait ils avaient
déjà une mesure du Saint Esprit. Ils ont certainement dû
avoir la paix que procure le pardon des péchés et la justification.
Pourtant ils n'avaient pas encore reçu le revêtement nécessaire
à l'accomplissement de la mission qui leur avait été
confié. Il savaient la paix que Christ leur avait donnée,
mais pas encore la puissance qu'il leur avait promise. Ceci
est certainement vrai pour tous les chrétiens. Là réside,
je pense, la grande erreur de l'Église et des ministères.
Ils se contentent de la conversion, sans chercher ce revêtement de
la puissance d'en haut jusqu'à ce qu'ils l'aient obtenu.
Pour Finney, la situation des nouveaux
convertis est la même que celles des disciples avant la Pentecôte.
Jean 20: 21 Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22 Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit. 23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
Jésus avait déjà soufflé le Saint-Esprit dans ses disciples, comme il l'avait promis auparavant dans Jean 7:37-39, ils étaient nés de nouveau, nés de l'eau et de l'Esprit, cf. Jean 3:3-5, mais
le Saint-Esprit avant la Pentecôte n'était pas encore descendu sur eux.
Jn.7:37 Le dernier
jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s'écria:
Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive.
38 Celui qui croit en moi,
des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture.
39 Il dit cela de l'Esprit
que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l'Esprit n'était
pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été
glorifié.
Jean 14:17 l'Esprit de vérité,
que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît
point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il
sera en vous.
Puisque tous les chrétiens
ont reçu le Saint-Esprit en eux à leur conversion Ro.8:9-11, et
peuvent s'écrier par lui «Abba Père» Ro.8:16,
leur situation est comparable à celle des disciples
avant la Pentecôte, comme le soutient Finney. Avant la Pentecôte
le Saint-Esprit fonctionnait selon la dispensation de l'Ancien Testament,
il reposait sur les gens ponctuellement puis pouvait se retirer, cf. le
roi Saul et ce que dit David dans le Ps.51. Jésus affirme que dorénavant,
le Saint-Esprit consolateur restera
éternellement avec les chrétiens, Jn.14:16.
La plénitude de l'Esprit
est en effet à rechercher pour avoir un témoignage puissant,
cf. Ep.5:18 et Ac.4:31. A la Pentecôte, baptême et plénitude
du Saint-Esprit sont arrivés au même moment.
Finney parle d'être scellés
et oints du Saint-Esprit comme aussi une expérience post-conversion
en l'associant au baptême de l'Esprit et en fait le signe d'une sanctification
permanente:
Les Écritures nous
enseignent que nous ne sommes scellés du Saint-Esprit promis qu'après
avoir cru. Ce scellement constitue un gage de notre salut. Ep.1:13-14,
4:30. 2Co.1:21-22. Nous sommes ainsi affermis en Christ et oints du Saint-Esprit.
Nous sommes aussi scellés par le gage de l'Esprit dans notre coeur.
Notez bien que nous recevons cette bénédiction après
avoir cru comme nous le dit Paul dans l'épître aux Éphésiens
déjà citée. Il est donc d'une extrême importance
d'apprendre aux convertis de ne satisfaire de rien d'autre qu'une sanctification
permanente, étant scellés et affermis en Christ par cette
onction spéciale du Saint-Esprit.
Le péché est causé
par une mentalité charnelle. Pécher c'est obéir aux
désirs de la chair et des pensées charnelles. La sanctification
permanente est une consécration totale et permanente à Dieu.
Elle implique le refus d'obéir aux désirs de la chair ou
des pensées humaines. Quand nous sommes baptisés et scellés
du Saint-Esprit, nous pouvons vaincre la puissance des désirs charnels.
Nous sommes fortifiés dans notre désir de résister
à l'impulsion de nos désirs. Nous pouvons demeurer en permanence
dans une offrande complète de tout notre être à Dieu.
Il s'agit indéniablement
d'une importante doctrine, clairement enseignée par l'Évangile.
Nous y trouvons en vérité la richesse et la plénitude
de l'Évangile. En omettant d'enseigner cette doctrine, nous privons
l'Église de son héritage le plus riche.
Le
manuel du Pentecostal Holiness Church (1981) présente cet enseignement ainsi:
«9. Nous croyons que Jésus-Christ a répandu son sang pour la purification
complète du croyant justifié de tout péché l'habitant et de sa pollution, à la
suite de la régénération 1Jn.1:7-9 10. Nous croyons que la sanctification
complète est une seconde oeuvre de grâce, instantanée, définie, obtenue par la
foi pour le croyant pleinement justifié Jn.15:2, Ac.26:18. 11. Nous croyons que
le baptême pentecôtiste du Saint-Esprit et de feu est obtenu par un acte défini de
foi approprié par le croyant pleinement purifié, et que l'évidence initiale de
la réception de cette expérience est de parler avec d'autres langues comme le
Saint-Esprit donne de le faire Lu.11:13, Ac.1:5, 2:4, 8:17, 10:44-46, 19:6.»
Finney, suite à son baptême du Saint-Esprit s'est consacré totalement au Seigneur pour demeurer dans la sanctification permanente le reste de ses jours, selon ce qu'on rapporte, il a eu une grande influence sur le mouvement Holiness. Le mouvement Holiness avait débuté avec l'église méthodiste qui avait eu une grande expansion sous le ministère puissant de John Wesley. Les doctrines de deuxième bénédiction de Wesley ont été récupérées dans la branche du pentecôtisme qui prêche la perfection morale suite au baptême du Saint-Esprit. Zeb Bradford Long et Douglas McMurry dans leur livre «Collapsing of the brass heaven» y vont d'un commentaire intéressant que j'ai traduit ainsi :
Des enseignements de cette sorte
créent deux classes de chrétiens - les chrétiens «ordinaires» et les chrétiens
«remplis de l'Esprit» ou parfaits».
Ces doctrines au sujet d'une «deuxième bénédiction» ont été une pierre
d'achoppement partout où le mouvement du renouveau a affecté les églises de la
grande ligne, semant la division, l'orgueil et le jugement entre les chrétiens.
Personnellement, je ne vois pas de lien direct entre baptême du Saint-Esprit et perfection morale pour avoir côtoyé des baptistes et des pentecôtistes depuis plus de 35 ans. Il y a des gens consacrés comme le frère chrétien George Muller ou Billy Graham, comme il y a, sans nommer personne, des pasteurs pentecôtistes très charnels qui causent des divisions et trompent leur femme. De même, qu'il y a aussi des pasteurs pentecôtistes très spirituels comme mon pasteur, Joel Spinks au Québec et mon pasteur Patrick Yoro au Cameroun et il y aussi des pasteurs évangéliques charnels qui ne méritent pas d'être nommés.