L'avortement comme tel n'est pas discuté dans la Bible, donc toute explication à
savoir si c'était légiféré ou commenté est spéculative. Une possibilité est que la
préoccupation culturelle évidente avec la procréation dans la Bible hébraïque prévient
toute considération de mettre un terme à une grossesse. L'évidence archéologique
indique que dans l'Israël ancien, le taux de mortalité infantile était aussi élevé que 50%.
Il est aussi possible que, étant donné la diète et les conditions de vie à l'époque, la
fertilité de la femme soit basse. Le contrôle mâle de la reproduction et la croyance que
des descendants nombreux était un signe de la bénédiction divine sont aussi retrouvés
dans la Bible. Ces facteurs supposent la position que l'avortement n'a pas dû être
commun.
D'un autre côté, on peut argumenté que l'avortement était pratiqué sans censure.
Plusieurs femmes mouraient en donnant naissance, une incitation puissante pour éviter
de mener une grossesse à terme. La législation biblique, comme dans Lé.27:3-7,
indique que la vie des enfants aussi bien que la vie des femmes n'étaient pas autant
estimées que la vie des adultes mâles, alors qu'il n'y avait aucune valeur que ce soit
d'attribuée à la vie d'un enfant de moins de un mois. Il n'y a aucune indication que le
foetus avait un statut quelconque.
Un texte clé pour examiner l'attitude des anciens Israélites se trouve dans Ex.21:22-25
«Si des hommes se querellent, et qu'ils heurtent une femme enceinte, et la fassent accoucher, sans autre
accident, ils seront punis d'une amende imposée par le mari de la femme, et qu'ils paieront devant les juges.
23 Mais s'il y a un accident, tu donneras vie pour vie, 24 oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main,
pied pour pied, 25 brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure.»
Le texte hébreu se lit littéralement au v.22 «et il n'y a aucun dommage», impliquant par là que
contrairement aux sensibilités présentes, la fausse couche elle-même n'était pas
considérée comme une blessure sérieuse. Le jugement monétaire donné au mari de la
femme indique que l'expérience de fausse couche n'était pas grave, que le dommage
est considéré à la propriété de quelqu'un plutôt qu'à une vie humaine. Cette dernière
observation est supportée plus loin par le contraste avec les pénalités à cause des
blessures à la femme elle-même.
Plusieurs textes ont influencé les récentes discussions sur l'avortement. Les traditions
juives et chrétiennes ont regardé le commandement divin «Soyez féconds et
multipliez-vous» Ge.1:28 comme demandant un haut taux de procréation incompatible
avec l'avortement dans une situation qui ne met pas la vie de la mère en danger.
Comme dans Lé.27, les enseignements rabbiniques récents font une distinction entre
la vie avant et après un mois de vie, tout en se reposant sur les injonctions bibliques
de respecter et choisir la vie pour déterminer si les avortements peuvent être effectués
pour préserver la vie de la mère. Les chrétiens opposés à l'avortement se sont référés
à Lu.1:41-44 comme preuve qu'un enfant a connaissance dans l'utérus.
- Drorah O'Donnell Setel
- The Oxford Companion of the Bible
Suivant sa logique, on pourrait donc tuer les bébés de moins d'un mois sans déplaire à Dieu...
L'art de se tromper par de faux raisonnements atteint de nouveaux sommets !