Comme chrétiens, nous avons des certitudes à
apporter à ce monde qui sans cesse fluctue. Notre Dieu est immuable
et stable. En Lui, pas de variation ou d'ombre de changement (Jacques 1,
17). Le monde passe mais Dieu demeure. Le Père nous tient dans sa
main d'une manière si sûre que rien ne peut nous en séparer.
De même, personne ne peut nous ravir de la main de Jésus,
le Bon Berger (Jean 10, 28-29).
UN CLOU
Une prophétie d'Esaïe illustre d'une manière
frappante la stabilité et la solidité que nous trouvons en
Jésus Christ (Esaïe 22, 15-24).
Comme intendant du palais sous le roi Ezéchias
(v. 15), l'orgueilleux Shebna exerçait une grande influence. Esaïe
lui adressa des reproches, lui prédisant qu'Eliakim (sign. Dieu
veut établir) le remplacerait (v. 16-24). Cette prophétie
s'accomplit effectivement car lorsque le roi d'Assyrie vint assiéger
Jérusalem, Eliakim avait remplacé Shebna qui n'était
alors plus qu'un simple secrétaire (Esaïe 36, 3). Plus tard,
il subira le sort décrit dans le verset 25 du chapitre 25, comme
type alors de l'antichrist (voir la note à la fin de l'article).
Dans cette prophétie, Esaïe discerne quelqu'un
de plus grand qu'Eliakim, le nouvel intendant du roi, un homme qui a la
clef de la maison de David sur son épaule (un symbole d'autorité),
qui ouvre une porte que personne ne peut fermer, qui est si élevé
qu'il est comme un trône de gloire. Il ne peut s'agir que du Messie,
le Seigneur Jésus Christ, auquel ces termes sont appliqués
par l'apôtre Jean dans ses visions à Patmos (Apocalypse 3,7).
Parlant de Lui, Esaïe dit que le Seigneur le fixera comme un clou
dans un lieu sûr. A ce clou seront suspendus des objets utilitaires
comme des petits vases, des coupes et des amphores (Es. 22,23-24).
La même image du clou est reprise par Esdras dans
une prière (Esdras 9, 8). Au retour de l'exil, il s'humilie à
Jérusalem de la faiblesse des quelques réchappés de
son peuple mais est encouragé de penser que Dieu ne les a pas abandonnés
et leur a donné un clou dans son saint lieu. Le prophète
Zacharie précise que de la tribu de Juda sortira le clou, une allusion
sans équivoque au Messie (Zacharie 10, 4).
Dans les maisons en Orient, un clou (un pieu, une cheville)
servait à suspendre la vaisselle et les ustensiles de cuisine jusqu'à
ce que la maîtresse de maison les utilise. Ce clou devait être
solidement fixé aux parois. Les ustensiles n'y étaient pas
accrochés comme décoration mais en vue de les utiliser et
pour les préserver des souillures du sol.
Comme chrétiens, ne sommes-nous pas comme ces objets
solidement suspendus à un clou et prêts pour le service du
Maître. Nous ne risquons pas de tomber à terre. Ce clou est
notre point de repère. Il est sûr, immuable et glorieux. Nous
pouvons nous référer constamment à notre seul Maître
et Seigneur. Notre salut est acquis à toujours.
UNE ANCRE
Comme croyants, nous pouvons apporter au monde encore
un autre témoignage, un témoignage de sécurité
car l'espérance chrétienne est comme une ancre fixée
dans le ciel (Hébreux 6, 19).
L'ancre est jetée quand un bateau est en rade ou
pour éviter qu'il se brise sur les écueils lorsque la tempête
éclate (Actes 27, 13 et 29). Une fois à l'eau, l'ancre est
invisible mais la preuve de son existence est le câble qui la relie
au bateau. L'ancre de notre espérance n'est pas jetée dans
les profondeurs de la mer mais dans les hauteurs du ciel. Là, nous
sommes solidement tenus par cette ancre qui pénètre dans
l'invisible. Nous sommes ancrés dans le Christ glorifié,
dans le lieu même de notre future habitation. La foi, comme le câble
qui relie le navire à l'ancre invisible, traverse tout l'espace
qui s'étend entre la mer agitée de ce monde et le ciel où
règne le repos.
Notre espérance n'est pas l'espoir car il s'attend
à un événement dont l'accomplissement est hypothétique.
Elle est espérance parce que nous n'avons pas encore atteint notre
demeure finale que nous sommes certains d'occuper un jour. Nous sommes
encore comme un navire ballotté par les flots mais relié
par un solide câble (la foi en Jésus notre précurseur).
Il est déjà entré dans le sanctuaire céleste
où, comme fidèle sacrificateur, Il intercède pour
les siens (Hébreux 6, 19-20; 7,25).
En conclusion, nous devons comprendre que chaque croyant
est comme suspendu à un clou qui est le Seigneur Jésus lui-même.
La solidité de l'ensemble ne dépend que du clou. Le Seigneur
seul en est responsable! Quant à notre propre responsabilité
et pour notre sécurité, restons attachés à
Jésus Christ de tout notre coeur! Ayons la «ferme conviction»
que la foi nous relie à Jésus, ancre de l'âme sûre
et ferme, car Il est déjà entré dans le ciel! Ce monde
à la dérive ne pourra rester indifférent à
un témoignage de certitude, de solidité et de sécurité
en Jésus Christ.
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Note: On peut être surpris en lisant le chapitre
22 d'Esaïe que «le clou fixé en un lieu sûr sera
ôté, et sera brisé et tombera; et le fardeau qui y
est suspendu sera coupé» (ou abattu, détruit) (v. 25).
Dans le cadre étendu de la prophétie, il ne s'agit pas de
la même personne (le Seigneur Jésus Christ) mais de l'antichrist
car Satan et ses émissaires imitent en maléfice tout ce que
Dieu fait. L'antichrist s'imposera comme seule référence
à toutes les nations (Apocalypse 13) et s'assiéra dans le
temple de Dieu à Jérusalem pour se faire adorer mais il sera
anéanti par le Seigneur (1 Thessaloniciens 2, 4-8). Ceux qui l'auront
acclamé subiront le même sort (Apocalypse 14,9-10).
M. Horisberger
LA FEUILLE AUX JEUNES Décembre 1992 N°350